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lundi 25 août 2014

Les autorités mauritaniennes embastillent les défenseurs des droits de l'homme et consacrent les théoriciens de l’esclavage



Initiative pour la Résurgence du mouvement Abolitionniste (IRA)
Les autorités mauritaniennes embastillent les défenseurs des droits de l'homme  et consacrent les théoriciens de l’esclavage
Cheikh Ould Vall, militant d'IRA-Mauritanie et membre de son Comité de la Paix, sera libéré ce lundi 25 août 2014, après avoir purgé une peine de six (6) mois d’emprisonnement. Ce militant, durant sa vie carcérale, a été victime de toutes sortes de sévices.
Pour rappel, son arrestation et son emprisonnement sont consécutifs au fait qu’il était allé assister sa mère Khadijetou Mint Bah victime d'expropriation foncière de la part du Hakem et du Juge du département de Mbout, Wilaya du Gorgol (avec Kaédi comme capitale régionale), et ce au profit d'une personne influente connue pour son penchant esclavagiste.
Ainsi, le  militant Cheikh Vall a subi 6 mois de calvaire pour son refus de l’esclavage, alors qu’au même moment les tenants du pouvoir récompensent le sieur Ahmed Ould Ehil Daoud en le nommant ministre des affaires islamiques et l'enseignement originel.
A IRA, grande a été notre surprise, ce « Faqih esclavagiste » ayant été limogé en 2012 , suite à une émission qu'il avait animée sur les ondes de la radio nationale, et au cours de laquelle il enseignait la jurisprudence sur la vente des esclaves, les conditions et les traits physiques indésirables d'un esclave en vente. Nous n'avons pas non plus oublié les fatwas rendues par ce singulier individu ainsi que ses appels à la liquidation physique du président d’IRA, en août 2012, suite à l'incinération symbolique des livres de l'esclavage. Ces fatwa, à l'époque, jetaient l'huile sur le feu et appelaient même, de façon à peine voilée, à la guerre civile.
L’intervention à l’époque de ce personnage était pour le moins inopportune pour plus d'une raison, d’autant qu'il est inadmissible de légiférer au 21ème siècle sur la vente de personnes ; et ce, sur les ondes même d'une radio dite nationale, quand bien même, au demeurant, elle appartient à un système qui nie l’existence de l'esclavage en Mauritanie. Cette sortie, comme son actuelle consécration comme ministre en charge des affaires islamiques, vient démentir le discours officiel et confirmer, une fois de plus, que nous sommes une contrée d’esclavage où les lois de la République ne sont pas faites pour être appliquées et où les conventions internationales ratifiées par la Mauritanie sont allègrement foulées au pied par des individus qui appellent, sans vergogne et sans se cacher, à la guerre civile…
A-t-on besoin de rappeler l’histoire de la jeune esclave de Nouadhibou pour confirmer cette hypocrisie du système qui nous gouverne ? Sur cette affaire, Mr Mohamed Ould Bilal était entré en contact avec la Coordination d’IRA à Nouadhibou pour l'aider à récupérer son épouse, Fatma Mint Mohamed Ould Lekweiri, retenue en esclavage par la dame Zeina Mint Babe, de passage dans cette ville.
 La coordination de IRA à Nouadhibou avait informé les autorités et plaidé pour l’application de la loi 048/2007 incriminant l'esclavage. Cette coordination avait aussi organisé un sit-in auquel ont participé beaucoup de ses militants devant le commissariat de police qui continue à trainer les pieds dans le traitement de ce triste dossier.
Pire, la police, faisant fi de la loi, avait arrêté, pendant plusieurs heures, la victime (la femme de Ould Bilal). Quant à la coupable - qui est, apparemment, au-dessus de la loi - elle avait été entendue pendant quelques minutes et était repartie alors même qu’elle était accusée d’un crime contre l’humanité, qu’elle reconnaît d’ailleurs.
    
IRA – Mauritanie :

1-      se joint à Cheikh Vall pour compatir avec son calvaire carcéral et salut son courage et son dévouement pour la cause et se félicite de sa libération, demande aux organisations nationales et aux organismes internationaux de défense des droits humains d'assister ces deux autres défenseurs des droits humains Hanena Ould Mbeirik et Boubacar Ould Yatma, détenus d'opinion, qui croupissent en prison pour leur refus de l’esclavage et le racisme d'etat;
2-     exige la libération sans délai ni conditions des  deux militants abolitionnistes, réitérant que ni la prison, ni l'intimidation ne viendront à bout de la détermination d'IRA, de ses militants et de sa direction à accompagner, soutenir et épauler les opprimés et autres damnés de la terre. Le refus de l'Administration à légaliser IRA et l'autorisation quasi-automatique accordée à ses transfuges n'y changeront rien;
3       exprime sa grande déception et son indignation pour la nomination du faux faqih Ahmed Ould Ehil Daoud alors qu’il a déclaré sur les ondes de la radio nationale son hostilité à l'égard des Hratin et son attachement au droit à l'esclavage ;
4       prend à témoin l'opinion nationale et internationale de la volonté du pouvoir mauritanien de soutenir les esclavagistes, contre vents et marées, et la fausseté de ses allégations et discours dans les forums des droits de l'homme, dans lesquels il tente, urbi et orbi, à faire passer désespérément, la Mauritanie comme un champion de la lutte contre l'esclavage et ses corollaires. À travers la nomination de ce sulfureux faqih, le pouvoir ne fait pas que confirmer son soutien aux esclavagistes mais il donne surtout sa bénédiction, sa suprême onction et son encouragement à ceux qui appellent au meurtre et au génocide des Hratin ;
5         rappelle à l’opnion nationale et internationale les méthodes anciennes-nouvelles de l’administration mauritanienne relatives au traitement des dossiers en lien avec l’esclavage bien que la constitution stipule que c’est un crime contre l’humanité.    Apparemment, les lois mauritaniennes ont été élaborées pour «  la consommation externe ». La réalité est que le régime défend l’esclavage et les esclavagistes . Ainsi, les lois se retrouvent vidées de tout leur sens dissuasif.


Nouakchott, le 25 Aout 2014

La Commission de Communication

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