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lundi 17 mars 2014

ESCLAVAGE EN MAURITANIE ET LA PROTECTION DES DEFENDEURS DES DROITS DE L’HOMME



 DÉCLARATION ORALE Conseil des Droits de l’Homme des Nations Unies, 25ème session (3 au 28 Mars 2014)

Débat général, section 2/3 : Rapport du Haut Commissaire Elizabeth O’Casey, chef de la délégation de l’IHEU auprès de l’UNHRC

ESCLAVAGE EN MAURITANIE ET LA PROTECTION DES DEFENDEURS DES DROITS DE L’HOMME

Nous remercions le Haut Commissaire pour son rapport dans lequel nous constatons qu’il est fait mention de la formulation par son bureau d’un avis pour l’éradication des discriminations raciales et pour la promotion de l’égalité en Mauritanie.
Malheureusement, l’une des formes de discrimination et d’inégalité qui persiste dans ce pays est l’esclavage. Malgré le fait que la constitution mauritanienne définisse l’esclavage comme un crime contre l’humanité, et en dépit d’efforts récents pour répondre à ce problème, la Mauritanie a le plus grand taux d’esclave au monde.
Le Haut Commissaire a également fait remarquer l’importance à donner à la protection de ces individus qui travaillent pour la défense des droits de l’Homme. L’arrestation le mois dernier en Mauritanie d’un activiste antiesclavagiste, Cheikh Ould Vall, pour motifs fallacieux, fournit un exemple supplémentaire de l’échec de la Mauritanie dans sa tentative revendiquée d’éradiquer l’esclavage, et dans son devoir d’intégrer les conseils de l’ICCPR (Pacte International relatif aux Droits Civils et Politiques).
Plusieurs constats ont été faits sur les arrestations arbitraires et les mauvais traitements extrêmes dont Cheikh a été victime lors de son séjour en prison. Des traitements de la sorte envers des militants antiesclavagistes et d’autres contredisent ce que la Mauritanie a prétendu dans ce même forum ; en automne dernier, le représentant mauritanien, Mr Ould Khattra, a spécialement noté que, dans un contexte d’éradication de l’esclavage, la liberté d’opinion et l’expression politique sont garanties en Mauritanie. Il est cependant évident qu’il y a un contraste saisissant entre une telle rhétorique énoncée aux Nations Unies et la réalité sur le terrain en Mauritanie.

Monsieur le Président, combien de temps encore le gouvernement mauritanien soutiendra-t-il une chose ici à Genève, bien que faisant exactement le contraire avec les défendeurs des droits de l’Homme là bas chez eux ? En quoi est-ce que ses promesses de mettre fin à l’esclavage corrèlent-elles avec sa persistance à détenir des militants anti-esclavagistes ? Tandis que nous accueillons ses réformes législatives, son non respect concomitant du droit de ceux qui défendent les esclaves assure à la Mauritanie cette place ignominieuse à la tête de la liste des pays ayant le plus haut taux d’esclaves au monde. 

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