Translate

mercredi 1 janvier 2014

La Mauritanie peut-elle survivre, sans esclaves?

Si un sujet a défrayé la chronique ces derniers temps en Mauritanie, c'est bien celui de l'existence ou de la non existence, de la légalité ou de l'illégalité, de ce phénomène monstrueux et anachronique qu'est l'esclavage.

Les langues se sont déliées les pharynx se sont égosillés, les plumes se sont desséchées, sans qu'on puisse jamais savoir si cette abomination est là, par elle-même, ou si elle représente une échappatoire politique pour occuper les esprits, ou une source économique pour pourvoir certaines bourses en mal de financements.

L'esclavage, cet enfant nègre, qui se réveille, sans crier gare, après une longue nuit de sommeil, trouble incontestablement le repos de ceux qui ont vécu, sans jamais se demander sur quoi ont été bâti les fondements de leur existence.

Tandis que des lois sont votées a la hâte et a la pelle pour incriminer ces pratiques odieuses et inhumaines, les langues quand a elles niaient tout bonnement leurs existences et criaient à l'imposture et à la diffamation. Certaines actions prises a la hâte, pour venir au secours de "franges pauvres de la population", semblent donner le contraire des résultats escomptes.

Elles resteront très prudentes sur la définition du statut social de ces démunis opprimées et anéanties dans ce qu'ils ont de plus cher: leur dignité, leur liberté et leur droits de citoyens a part entière. En somme le phénomène esclavagiste, puisqu'il faut l'appeler par son nom sévit sans sévir, existe sans exister.

Dans la folie du désarroi, on accuse toutes les cibles façonnables, pour se sculpter un bouc émissaire, sur lequel accrocher cette charogne, qui commence, à sentir et à se faire sentir. Tantôt, c'est l'organisation des nations unis octroie un prix de droits de l'homme a un mauvais moment a la mauvaise personne: monsieur Biram ould Abeid.

Motif: il a eu le culot d'aller quémander ailleurs, ce qu'il a longtemps essayé d'obtenir chez lui en vain. Ou peut-être Israël, jalouse du progrès fulgurant de notre pays. Ou les racistes, les extrémistes, les ségrégationnistes, les bouddhistes, les fumistes. Tous les boucs sont bons, pourvu qu'ils puissent servir d'émissaires.

Nous, nous ne sommes que trois millions d'habitants. Pas de Falachas ou de diaspora a ramener de l'extérieur. Pas d'ennemis a proximité, ni ailleurs. Nous sommes confrontés a un sous développement endémique, qui nous empêche de regarder nos voisins droit dans les yeux, ou de nous rassurer sur l'avenir de nos enfants. Nous sommes réveillés par un matin du 28 novembre 1960, nous sur l'une de nos indépendances, pour replonger aussitôt dans la léthargie de nos éternelles dépendances.

Nous avons besoin en réalité de dépendances, plus que d'indépendance. la culture immorale de la noblesse et du supériorat individuel, nous obligeait, plus que tout stimulent au monde à garder quelque chose "sous les pieds", pour jouir du sentiment d'être au dessus de quelque chose. Un fils de "grande tente", avait besoin de quelques petitesses autour de lui pour donner la preuve mathématique de sa "protubérance" sociale. Sinon il serait inferieur ou égal a ceux qui l'entourent, ce qui équivaudrait a la banalité déshonorante. Ceci réduirait, bien sûr, la dimension de la tente et par voie de conséquence, l'ascendance socio-politico-économique sur la populace environnante. La nature ne fait que créer des différences, les hommes en font des inégalités.

Cet intérêt de domination sera plus tard ravivé, voire enflammé et excité par la prolifération des nouvelles ressources nationales, que la jeune république découvrira avec les nouvelles techniques résultant du commerce avec l'extérieur et l'exploitation des ressources et des influences.

Ce n'étaient plus les grandes tentes, mais des maisons en briques, dans lesquelles chacun dans une intimité plus qu'opaque, mangeait son riz et buvait son thé. Mais c'était aussi des citoyens, possédant la même carte d'identité, avec zéro distinction. Des sous hommes qui commencent à réfléchir et à se considérer de plus près et a revendiquer ce qui leur revenait de droit.

Les anciens rapports entre individus vont changer a 3600 degrés. Urgence était de chercher dans l'arsenal de la cosmétique, a se travestir en rapports plus présentables et plus difficiles a déceler a l'œil perçant et réprobateur de la chartes des droits de l'homme.

L'esclavage en Mauritanie, n'est pas tel qu'on le présente.

Ce n'est pas seulement un système de domination ou d'exploitation. C'est un comportement de mépris de l'autre pour un besoin d'affirmation personnelle. S'il devait exister un "esclavage de luxe", c'est sans doute chez nous qu'il se pratique. Beaucoup d'esclaves vivent dans l'opulence et la prospérité, au sein de leur tribu, sous le toit du maitre, à condition de baigner dans le mépris et de garder le profil bas, pour nourrir et entretenir l'arrogance vitale du maitre. Ils se postent ainsi dans la paradoxale situation de victimes et de complices.

Ce mépris gratuit, n'a d'explication que la niaiserie et la bêtise de ce noble, et l'ignorances souvent provoquée de l'esclave. Les deux en dépit des instructions de la religion, n'ont pas compris que seul Allah est grand et que nul homme n'est supérieur aux autres que par sa piété et sa vertu. Un bon nombre d'esclaves vivent sur le dos du maitre sans travail en contrepartie. Et tel est pris qui croyait prendre, l'exploiteur devient exploité

Beaucoup d'exactions ont été commises au fil des pièces de ce théâtre de mauvais gout.
Le crime actuel, de ceux qui doivent résoudre ce problème qui n'a que trop duré, est qu'ils semblent être de concert pour la destruction de cette nation, par la banalisation de ses maux. La destruction de tout un pays, pour des problèmes de ventre d'un peu plus bas que le ventre ou d'une vanité qui frise le ridicule. La contemplation passive, en spectateurs dilettantes des problèmes du pays.

La faute de ceux qui militent dans les rétablissements de ces droits( qui ont raison sur un certain plan, mais seulement sur un certain plan), est qu'ils veulent tout et tout de suite. Ce qui risque d'étouffer ou de rester en travers d'une mentalité nationale encore immature et longtemps manipulée par tous les stratèges du faux de la féodalité et de la désinformation religieuse.

La Mauritanie fait face a l'époque la plus cruciale de son histoire. Les dangers menacent de partout, le pays se disloque peu a peu sous l'œil ensommeillé et torve de ceux qui n'hésitent pas dépenser toute l'économie du pays pour se faire élire, réélire et élire encore une fois. Se faire élire pour la cause du peuple, pour faire vivre le peuple sur des sables mouvants, qui menacent de l'engloutir a tout instant et à tout jamais. Faire vivre des populations hypnotisées par les mensonges et le bluff sur un plateau branlant au bout d'une pente dangereuse, qui risque de les verser a tout moment dans les fonds insondables des abimes de la division, de la zizanie et de la discorde.

33 ans après la énième abolition de l'esclavage par l'ex président Mohamed Khouna ould Haidalla, le pays continue a tergiverser timidement sur l'interdiction de ce fléau destructeur de toute unité nationale et frein de toute évolution du pays.

Qui a intérêt a garder le pays dans le doute, la suspicion et la honte? Tous ces "hommes forts" qui se succèdent au gouvernail de la barque nationale, sont-ils lamentablement incapables de résoudre un problème, dont l'histoire a déjà entamé inexorablement la solution? Ces générations qui se suivent a la barre du pouvoir et dont chacune damne et condamne sa précédente, sont elles impuissantes a tenir parole, ne serait ce qu'une seule fois, et instaurer la paix, l'égalité et la justice entre les éléments de cette société? Ces érudits qui ont cautionné cette pratique au nom de la religion, n'ont-ils plus un reste de courage et d'honnêteté religieuse, pour demander pardon à Dieu et aux hommes?

L'esclavage en Mauritanie a commencé à dépasser sa propre dimension, pour enfanter d'autres problèmes dont les séquelles ne seront pas aussi évidemment solubles que le problème d'origine.

Des hommes pouvant encore respirer l'oxygène a la surface de la terre, défient la volonté divine et persistent à troubler la quiétude, et la sérénité qu'Allah a accordé gratuitement à ses créatures. Ils perdent un temps, qui ne leur permettra pas de le rattraper.

Plutôt que les élections, plutôt que les séminaires de "compétences et d'expertises", plutôt que les téléthons télévisés plutôt que la formation de soixante deux partis politiques, (qui se déchirent voracement pour aggraver les divisions et les dissensions), plutôt que les routes, les aéroports et les édifices, les nominations les décorations, la priorité doit être à la réconciliation du mauritanien avec le mauritanien. Le rétablissement d'une justice, juste déterminée et équitable entre toutes les couches, les ethnies et les "sous ethnies" de cette société composite, qui se décompose a vue d'œil et a la vitesse de l'éclair.

Le statut quo demeure, au vu et au su des gouvernants du pays. Dans certaines communes le même ancien maitre, guerrier ou marabout, continue a trôner sur les corps épuisés de ses anciens serfs, convertis en électeurs improvisés et sous la blancheur éclatante de la légalité.

Est-il moral de justifier et d'entériner un tort, même parfumé de l'encens démocratique et enrobé de l'arome de la légalité? L'état doit pouvoir prendre des mesures correctrices dans de telles circonstances. Sinon rien ne changera. Le monde demande démocratie et droits. Les loups se maquillent en démocrates et en prêcheurs invétérés de droits de l'homme, et le tour est joué.

Les termes a caractères racistes ou ségrégationnistes doivent être interdits et sujets d'amende ou de prison. Les chances doivent être égales et de façon claire et limpide, comme l'eau de roche.

Un dialogue franc et direct entre les composantes de notre société serait d'un grand bénéfice et crèverait cet abcès qui risque de s'immuniser contre toute forme d'antibiotiques, et nous conduire tant que nous sommes a notre perte et a la destruction de la nation entière.

S'il y a un luxe et un honneur duquel la Mauritanie peut se passer en bon débarras, ce ne peut être que ce rapport tordu et infamant qu'est l'esclavage.

Mohamed Hanefi.
Chef. Dép. De français Koweït.

1 commentaire:

  1. Ceux qui se revedique arabe ou maure blanc ne le sont pas( mais descende de "maurisque" dont d"espagnol expulser d'espagne l'or de la reconquistada, de perse,turc, vandal etc) bref d'européen islamisé et arbiser donc évident on importé leur racisme d'europe en afrique, maure vient du grec "mauros" en francais " noir" , donc maure blanc ne veut rien dire, c'est comme dire un "noir blanc".

    Si les herratins attendent une "libération" de ces gens dont les ancêtres ont asservie les leur, et usurper leur identité, ils vont attendre très très lomtemps ou que des organisation occidental contre l'esclave etc aussi lomgtemps...

    l'Histoire nous apprend que la liberter, la dignité, la prospérité à un prix, aux hérratins de savoir quand il seront pres à le payer sourtout que les noirs sont majoritaire en mauretanie le djihad est ce prix.

    RépondreSupprimer