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dimanche 28 juillet 2013

De 1966 jusqu’en 2013, un leader noir a-t-il émergé en Mauritanie?



Nous avons eu le courage de faire la relecture du manifeste 1966 afin de comprendre pourquoi tous ces bruits et rien ne marche convenablement, les autres n’ont fait que suivre la même démarche que celui-ci. Notre surprise a été grande au point qu’on n’en revient pas, en épluchant le passé, on se rend compte nos aînés ont commis des erreurs monumentales  d’ordres stratégiques. Pourquoi un ruban de tabou autour de ces erreurs qu’il faut absolument admettre et corriger le plus rapidement possible? Pourquoi aucun parti, ni mouvement politique n’ont cherché à rectifier le tir ?


Extrait du manifeste 1966 : « - Que dans les rangs des goums de la Garde Nationale, de la Gendarmerie, de l'Armée, de la Police où naguère les Noirs dominaient en nombre, la valeur et la vocation étant les seuls critères, la proportion des Noirs de 90 % qu'elle était, est retombée à près de 25 %. - Que les Noirs arabisants ne se recrutent qu'à 10 % parmi les enseignants mauritaniens arabisants, parce que le régime ferme aux plus doués d'entre eux les portes du succès aux examens, les commissions de correction recrutées dans l'ethnie maure, veillant à ce qu'il en soit ainsi. - Que le recrutement à l'Institut des Etudes Islamiques de Boutilimit accorde aux élèves Noirs 5 % des effectifs.»



L’extrait nous montre que les noirs étaient pratiquement à 90% aux commandes  des institutions, mais qu’est ce que nos ainés appelaient des « noirs » de l’époque? Certainement c’est la même erreur  qui court toujours alors que certains parmi nous persistent et signent, seuls sont désignés noirs : « Haalpoular, Soninké, Wolof et Bambara ». Les haratine étaient exclus avant et après l’indépendance dans leur milieu naturel. Les cadres noirs Mauritaniens  des années de l’indépendance cautionnaient pratiquement  tous l’esclavage. Pourquoi ces cadres noirs qui dirigeaient les institutions ne se sont pas battus pour sortir d’abord leur majorité « haratine » dans l’esclavage  s’ils aspiraient vraiment à se faire respecter et diriger le pays ? La logique de l’esclave, abd ou captif toujours derrière était trop ancré dans les mentalités.





Extrait du manifeste 1966 : « Dès l'accession de la Mauritanie à l'autonomie interne, le régime mis en place s'empressa de créer le mythe d'une prétendue majorité à 80 % maure, le mythe du quart était né et règle depuis lors les dosages au niveau de toutes les instances politiques et administratives. C'est ainsi qu'au gouvernement il y a deux Ministres noirs sur neuf, au Bureau Politique, National trois Noirs sur treize membres, à l'Assemblée Nationale dix députés noirs sur quarante. »



Eh oui, les maures étaient plus intelligents, si nos aînés avaient croisé le fer contre le régime mit en place de l’époque pour exiger la libération des esclaves maures, ils auraient pu gagner haut la main le combat contre toutes les inégalités en nous épargnant se qui passe actuellement. Les maures avaient compris les cadres noirs ont t’exclus leur propre majorité « noire » alors ils se sont servis de cette majorité pour assoir leur domination mais aussi leur pouvoir sur tous les autres noirs. Qui ne l’aurait pas fait ? Soyons honnêtes et cohérents avec nous mêmes. A nos jours, ces fameux soi-disant ou prétendant  intellectuels, leaders, cadres, mouvements ou partis politiques naviguent tous dans ces erreurs, la preuve ils dissocient la lutte contre l’esclavage et le racisme. Quand ils prononcent les mots « négro ou noir », toujours est il que cette majorité noire doublement victime du racisme et l’esclavage est exclue. Pire encore, ils ont cette intelligence inouïe de chanter « l’unité » qui est une farce nationale pour nous tant qu’ils n’arrêtent pas de téter, de se nourrir des faux discours. La trouvaille  mesquinerie consiste à jongler autour de la fameuse formule « les négro-mauritaniens et les haratine ». Les haratine sont ils des noirs ou négros? C’est dans la tête que ça se passe le complexe, le vrai futur leader noir ou arabo-berbère sera celui qui acceptera de chasser le communautarisme, le tribalisme sans merci en cultivant la vraie culture d’une république, un état nation. L’adage nous dit qu’un dîner se prépare le jour mais se mange la nuit.





6 ) A.H.M.E. : Pourquoi selon vous, y a t-il ce fossé entre les Haratine et la communauté négro-mauritanienne, qui rend difficile l'unité des victimes de l'esclavage et du racisme ?



Le fossé entre Haratine et Negro-mauritaniens a été cultivé, entretenu depuis avant la création de la Mauritanie. Les noirs sont les premiers intellectuels de ce pays, jamais ils n’ont cherché à aider les Haratine à se libérer. Ils ont toujours cherché le pouvoir sans se soucier des problèmes des Haratine qui sont pourtant majoritaires. Ils ont occupé des postes administratifs de haut niveau et ils avaient un pouvoir de décision non négligeable avant les événements 1987-1989. Rappelez-vous du premier manifeste des 19 en Février 1966, ils dénonçaient le racisme d’Etat mais pas l’esclavage. Les Arabo-berbères ont été beaucoup plus intelligents. Quand on regarde les œuvres des intellectuels noirs Mauritaniens, on comprend aisément pourquoi ce fossé existe. Certains ont du mal à reconnaitre rien que la négritude des Haratine, comment voulez vous qu’il n’y ait pas de fossé ? Pendant qu’une minorité féodale tentait d’arracher le pouvoir entre les mains des Arabo-berbères, ces derniers préparaient leur plan de nettoyage ethnique en utilisant les Haratine qu’ils ont mis en marge de la société négro-africaine. Ce qui rend vraiment l’unité des victimes de l’esclavage et du racisme d’Etat difficile, ce sont ces intellectuels féodaux qui n’ont aucun intérêt qu’un changement réel intervient. Malheureusement, ils sont plus nombreux sur le terrain parce qu’ils sont diplômés et recrutés par le pouvoir. C’est vrai que les mentalités commencent à évoluer mais nous avons perdu pratiquement 52 ans. L’intégralité : http://www.haratine.com/interview8.htm







Bon ramadan à tous



Diko hanoune

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