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jeudi 11 juillet 2013

Bertrand Fessard de Foucault: en ce début de votre saint Ramadan


Chers compatriotes d'adoption, permettez-moi de vous accompagner pendant ce mois de Ramadan. A vos intentions personnelles de prière et de charité, s'ajoute certainement l'espérance que votre pays qui m'est cher, trouve enfin la paix des coeurs et le règlement de ses besoins sociaux et matériels. Je les sais criants et immenses.
Une des références de votre bonheur et de votre honneur à tous est, sans doute, la période fondatrice. Témoin de cette période 1957-1978, des documents diplomatiques français. Ces jours-ci, je vous donnerai donc ce qu'en a déjà publié Le Calame qui m'accueille depuis plus de sept ans. Ce peut être médité pour le présent comme pour l'avenir. J'y ajoute ce soir des réflexions sur ce qui y a mis fin : le coup du 10 Juillet 1978. Il s'est trouvé que cette réflexion a été publiée juste la veille du coup du 6 Août 2008...
Ce soir donc, cette reprise de ma lecture - en chrétien que je suis, en croyant qu'avec vous je suis - lecture de votre saint Coran. Je ne peux la faire que selon des traductions : celle de D. Masson pour l'édition de la Pléiade, d'André Chouraqui également traducteur de la Bible, de Mohamed El Moktar Ould Bah. Il me manque Régis Blachère. Ma lecture de Novembre 2009 à Novembre 2011 d'une quarantaine de sourates, jointe ici. 
soir du mercredi 10 Juillet 2013
 
 
sourate 17
 
Un de mes plus éminents amis mauritaniens – politique depuis les années 1970, ancré dans le système traditionnel dont il est, dans sa région, l’une des plus anciennes illustrations, et ayant cependant accompli les cycles universitaires les plus prestigieux en lettres à Paris – ayant remarqué mes lectures d’il y a quelques années, me recommande d’entreprendre le voyage nocturne. M’y voici donc.
 
Je comprends que m’ait été recommandée, comme initiation la plus globale, cette sourate-ci. C’est bien la situation du Coran par rapport aux Ecritures judéo-chrétiennes et la place de Mahomet dans la lignée des prophètes et des patriarches. De la Mosquée sacrée à la Mosquée très éloignée 1, sans doute donc de la Mecque à Jérusalem… cette dernière : le Temple des Juifs, historiquement saqué à deux reprises (les Babyloniens et les Romains) pour vous affliger, pour permettre à vos ennemis de pénétrer dans la mosquée comme ils l’avaient fait une première fois et pour détruire entièrement ce dont ils s’étaient emparés 7 Chronologie et faits exacts, et même un relevé significatif de la coincidence ou à peu près du second sac de Jérusalem avec l’époque du Christ, accomplissement de la seconde promesse 7, la première étant la sortie d’Egypte pour la « terre promise » 5 Ce peuple nombreux qui avait été la hantise de Pharaon selon la Bible (exode) 6. Et les personnages qui nous sont communs : Noé – il fut un serviteur reconnaissant 3 et Moïse à qui est donné le Livre dont nous avons fait une Direction pour les fils d’Israël 2 &4.
 
Islam et judéo-christianisme : même empreinte et expérience-intuition de Dieu, Dieu est celui qui entend et qui voit parfaitement 1. Même sagesse et vérité sur l’homme : l’homme appelle de ses vœux le mal comme il appelle le bien. L’homme est toujours pressé 11. Même bénéfice d’une conduite de vie, reçue et réfléchie : la matrice est bien la même, celle donnée par le Prophète est non seulement Ecriture absolue mais commentaire de cette Ecriture, l’Islam me semblant donner les deux rôles du maître et du disciple, du divin et de l’humain à ce seul personnage qu’est le Prophète. Quiconque est bien dirigé, n’est dirigé que pour lui-même. Quiconque est égaré, n’est égaré qu’à son propre détriment 15. Insistance sur le don de l’intelligence, du discernement, de la compréhension sinon de Dieu-même, du moins du monde et des choses, mais en termes de responsabilité de soi selon l’enjeu qui est aussi celui du christianisme : la résurrection, sans cependant que l’Islam, tel que j’ai déjà parcouru le Coran, insiste sur « la vie éternelle », puisqu’il la présente comme la vie future 10 avec cependant une force dogmatique. Que vous connaissiez les bienfaits de votre Seigneur et que vous connaissiez le nombre des années et le calcul du temps. Nous avons rendu toutes ces choses intelligibles. Nous attachons son destin au cou de chaque homme. Le Jour de la Résurrection, nous lui présenterons un livre qu’il trouvera ouvert [1](références aux Ecritures judéo-chrétiennes données par D. Masson pour sa traduction du Coran, édition la Pleiade) : « Lis ton livre ! Il suffit aujourd’hui pour rendre compte de toi-même » 12 à 14. Perspective et responsabilité terribles.
 
Le voyage nocturne ne donne pas ici l’espérance du salut du fait de la miséricorde divine, sauf une dubitation qu’a parfois, aussi, l’Ancien Testament : peut-être votre Seigneur vous fera-t-il miséricorde 8. Au contraire, il rappelle à l’homme qu’il a été averti de l’enjeu et de la manière de se conduire. Depuis les temps anciens, ceux des patriarches Noé et Moïse, toute l’histoire d’Israël, mais surtout – émergence propre de l’Islam – oui, ce Coran conduit dans une voie très droite 9.



[1] - Isaïe LXV 6, Daniel VII 10, psaume CXXXIX 16 – Apocalypse XX 12 – Augustin De civitate XX 14 – apocryphes : I Hénoch LXXXI 2, XCVII 6, XCVIII 7-8 … Livre des Jubilés XXX 23, XXIX 6 … 2ème Baruch XXIV 1 – le Talmud de Jérusalem Kiddusbin I § 10 61 d & Pirke Abot II 1

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