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jeudi 11 juillet 2013

A R’Kiz et Méderdra : Biram fait feu de tout bois


 

Voici quelques liens vidéos de la tournée du président d'IRA-Mauritanie, Biram Dah ABEID, une tournée qui l'a conduit à Rkiz, Mederdra et Boir Toress.





Le président de l’IRA, Birame Dah Abeïd, reprend son bâton de pèlerin. Après une pause de quelques mois, due à un agenda chargé, il sillonnait, le week-end dernier, deux départements du Trarza (R’Kiz et Méderdra). Lors du meeting tenu, vendredi 5 juillet, à la tribune de la première de ces villes, le dirigeant abolitionniste a rappelé, aux populations de R’Kiz, l’agitation et les appels au meurtre qu’ont professés la classe politique, les autorités religieuses et les élus locaux, lors de l’incinération  symbolique des livres négriers. Biram a expliqué, à son auditoire, la position de l’IRA qui considère cette incinération comme un acte tout autant de « dissidence politique » que de « renouveau religieux […] C’est la liberté d’expression et de pensée qui est en jeu ! », s’exclame le passionné leader, estimant, au passage,  que « les fermes positions de l’IRA et la justesse de son acte ont ramené ses adversaires à battre en retraite, profil bas, en dépit des positions enflammées qu’ils étalaient », alors que ses amis et lui-même étaient derrière les barreaux, « interdits de parole ».
Devant des militants surchauffés et gonflés à bloc, malgré la chaleur caniculaire, Biram a mis en relief « l’ampleur de l’hypocrisie, de la légèreté et de l’inconsistance des principes moraux, religieux et politiques de la classe dominante,  en Mauritanie, en général, et à R’Kiz, en particulier. Le dirigeant abolitionnniste a aussi abordé le thème de la « domination politique, orchestrée par l’Etat, et exercée, par les segments tribaux arabo-berbères vivant en minorité, au nord du département de R’Kiz, sur la majorité démographique constitués de Haratines, de Pulaars et de Wolofs. « Cet écrasement ethnique  », tonne Biram, « donne  tous les postes électifs de ce département aux fractions tribales arabo-berbères ». Ce qui paraît, à ses yeux, un « viol » et un « avilissement du principe, fondamental en démocratie, d’un homme une voix » […] « Oui ! », martèle-t-il, « Les privilèges d’influence, de richesse et de terres que l’Etat donne, de façon illicite, au lignage arabo-berbère, démentent son discours enjôleur ! »

Ordre socio-ethnique de grands électeurs

« Ce mensonge a généré », ajoute-t-il, « un ordre socio-ethnique viscéralement inique de grands électeurs qui s’arrogent, par le chantage du pouvoir et de la terre, les voix des plus humbles, relégués en citoyens de seconde zone, les Haratines et, plus généralement, les Noirs. […] Le parti RAG, issu de l’IRA compte juguler cette domination politique, en plaçant sa problématique au centre de ses actions et priorités. Voilà pourquoi j’appelle toutes les populations haratines à lutter pour obtenir leur enrôlement et leur enregistrement sur les listes électorales car le seul combat qui vaille et auquel l’IRA croit est le combat pour une gouvernance démocratique mais, seulement, uniquement, par la voix pacifique, démocratique et légale ».
A Méderdra, deuxième étape de sa randonnée, Biram s’est appesanti, au cours d’un nouveau rassemblement populaire exceptionnel de densité,  sur la question foncière, insistant sur « l’expropriation, par les arabo-berbères, des terres des paysans, cultivateurs noirs et hartanis de la vallée, au profit des notabilités tribales et  des affaires ou de la haute administration et de l’armée mauritanienne. C’est une colonisation, orchestrée par l’Etat partial, des gens du Nord dans le Sud. Cette colonisation à caractère ethnique et racial, qui a spolié les Noirs et les Haratines des terres qu’ils ont défrichées, depuis la nuit des temps, au profit de personnalités arabo-berbères soutenus par les administrations, les officiers de police judiciaire et les juges, est un « chagrinement » de trop du système de domination imposé par la minorité ethnique. Un pillage de trop, après son accaparement des différents corps civils et militaires, police, administration, banques, magistrature, industrie… ».
Et de poursuivre, implacable : « la minorité ethnique dominante a encore étendu sa mainmise sans partage sur tous les services culturels, publics ou privés, comme les mosquées ou les media dont elle détient la propriété exclusive, au détriment des autres communautés, majoritaires et opprimées. Et voici qu’elle étend son pouvoir exclusif et sectaire sur les terres des Harratines et autres populations noires. Les rapatriés des infâmes déportations qu’elle avait perpétrées, voici plus de vingt ans, n’ont pu obtenir aucune restitution, ni de leurs biens, ni de leurs terres. Ils continuent à être déportés dans leur propre pays. Ils ont été rejoints, dans cette situation d’infortune, par les populations noires qui ne furent pas déportées au Sénégal ou au Mali mais qui sont devenues, expropriées de leurs terres, elles aussi déportées en leur propres pays. Toutes sont également déchues, réduites à l’état de serfs, vassaux et employés sous-payés, sous- et maltraités par les nouveaux propriétaires terriens, ces féodaux que l’Etat mauritanien et les administrateurs établissent et confortent, par décrets et autres jugements partiaux, sur des terres où ils n’ont jamais sué et ne sueront jamais la moindre goutte ! Soi-disant hommes d’affaires qui ne font d’affaires qu’en connivence avec l’Etat, pour arnaquer l’argent public mauritanien. Des hommes d’affaires qui n’ont pu accéder à la richesse que par la corruption, la malversation et l’arnaque ! » L’IRA entend donc mener  une action vigoureuse, pour la restitution des terres aux cultivateurs et paysans noirs qui sont devenus des parias sur le sol de leurs ancêtres, « le seul bien qui leur restait et qui pourrait donner un sens et une lueur d’espoir à leur vie et à leur citoyenneté ».
Enfin, le leader abolitionniste a déploré la contre-campagne, menée, à l’égard de son mouvement, par Messaoud Ould Boulkheïr, Boïdiel et Breïka qui l’accusent de dresser, selon lui, les Haratines contre les Maures et de les débaucher de leurs emplois de boys, sans rien leur proposer en contrepartie. Rétorquant, Biram les accuse, eux, d’être utilisés, par le pouvoir aux abois, pour contrer la marche, irréversible, contre l’exploitation de l’homme par l’homme. Il a soutenu que « les Haratines méritent plus que ce que leur proposent Breïka, Boïdiel et Messaoud. « Au lieu d’un travail avilissant de boy ou de bonne, les Haratines  doivent viser les banques, la gouvernance, la préfecture… ». Sur le chemin du retour, la délégation de l’IRA a fait une halte à Boer Torres où un dernier rassemblement populaire a été organisé, synthétisant tous les thèmes de la sortie.
THIAM MAMADOU



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