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lundi 29 avril 2013

L’éditorial de La Nouvelle Expression : La Mauritanie et la classe des privilégiés…

L’éditorial de La Nouvelle Expression : La Mauritanie et la classe des privilégiés…
La Mauritanie. Un pays qui se cherche, dans les multitudes des histoires noires de l’humanité : le racisme et l’esclavage qui se côtoient dans une hypocrisie congénitale inouïe de sa classe des privilégiés. La classe des privilégiés est constituée des esclavagistes, des féodaux, des tenants du pouvoir et les applaudisseurs occasionnels.

La Mauritanie est malade de l’insouciance de ces privilégiés du système qui ne sont autres que la sève nourricière du même système. Une prise de conscience de leur responsabilité historique dans la décadence de la cohésion et de la vie de la nation mauritanienne serait une rupture d’avec la Mauritanie de l’injustice et de l’incertitude.

Pour que la Mauritanie soit, le débat doit être sincère et sans concession sur les questions nationales objet de discorde stérile. L’injustice criante, l’exclusion, l’esclavage…. Les coupables obligent toute la Mauritanie à continuer de payer le prix de leurs turpitudes contre leur pays.

A cause d’un manque de volonté politique, ces fossoyeurs de notre destin commun ne seront pas de sitôt indexés, pour qu’à jamais finisse l’amalgame qui entoure cette sombre histoire de notre pays.

Au pays de l’esclavage et de la féodalité, l’impunité a encore de beaux jours devant elle. On ne peut construire un pays sur des plaies béantes comme le passif humanitaire, les déportés et l’esclavage. Des dossiers sur lesquels le peuple a été trahi et berné mais aussi divisé. Le remède à ces tares, c'est la justice pour tous, l'égalité des chances entre les citoyens dans l'accès au travail, dans les récompenses, les nominations; la promotion des compétences...

Mais tout laisse croire que la Mauritanie d’aujourd’hui, avec ceux qui décident pour nous aux villages comme au sommet de l’Etat en passant par le citoyen lambda, le chemin reste encore long et parsemé d’embûches.

Pour sortir de l’ornière, nous devrons accepter de comprendre que la bêtise raciale qui atrophie l’Unité nationale dans ce pays n’est pas le fait d’une communauté, ni d’une tribu mais des hommes sous l’emprise d’une idéologie raciste dévastatrice des valeurs et des principes fondateurs d’un Etat de droit qui garantit l’égalité des chances des citoyens, égalité foulée au pied par une coterie d’individus que, malheureusement, Mohamed Ould Abdel Aziz continue de promouvoir et de soutenir. Cette classe de privilégiés doit se ressaisir pour se réconcilier avec l’histoire, notre histoire.

Pour ce faire aussi, les mauritaniens doivent se parler entre eux pour la culture d’une connaissance mutuelle afin de chasser les démons qui frustrent la population mauritanienne, une population atomisée dans un amalgame qui accentue le désamour du Mauritanien vis-à-vis de son compatriote.

Et rien ne saurait prospérer si l’Etat, garant du devenir des Mauritaniens, continue d’identifier les citoyens par leur couleur, leurs tribus, leurs ethnies, leurs région, leur proximité avec le pouvoir. C’est cette gestion exécrable des affaires du pays qui a fait et continue de faire de la Mauritanie le dernier de la classe dans tous les domaines. C’est dire que la classe des privilégiés est entrain de faillir dans sa contribution historique dans la marche du pays. Est-ce trop demander, est-ce trop exiger l’instauration de la justice et la mise à l’indexe des bourreaux (seulement les bourreaux) avec discernement et sans amalgame ?

Est-ce trop demander, est-ce trop exiger l’application des outils juridiques criminalisant l’esclavage, en impliquant la classe des privilégiés (esclavagiste et féodale) dans la lutte contre ce phénomène ? De cette manière, l’impunité et la stratification dans nos sociétés (castes) prendront en rude coup dans leur forme primaire. C’est seulement de cette manière que l’actuelle génération pourrait échapper à l’histoire noire des générations passées. Et ensemble nous cesserons de culpabiliser l’autre. Ensemble nous assumerons notre responsabilité par rapport à notre histoire. Notre vécu.

Camara Seydi Moussa

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