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samedi 23 février 2013

- Aziz l’ingrat, au panthéon des surnoms bien mérités.


 Une origine sociale, un trait physique ou bien encore un caractère psychologique dominant suffit souvent pour identifier ad vitam aeternam un personnage dans la mémoire collective de la nation.

Ivan le Terrible de Russie, Léodagan le Sanguinaire de Carmélide, Abdallah le Bourreau des Abassides… Mais ce sont, sans doute, les français qui ont donné à leurs souverains les sobriquets les plus pittoresques: Guillaume le Bâtard, Charles le Fol, Louis le Gros, Pépin le Bref, Louis le Raccourci et, plus près de nous, Nicolas le Petit.

Sous quel nom le président Aziz entrera-t-il au panthéon de l’Histoire ? Si l’on devait retenir le trait psychique qui caractérise le plus la personnalité de Aziz, on opterait sans hésiter pour l’ingratitude. « Aziz l’Ingrat » est en effet le surnom qui lui sied le plus.

Il suffit de voir le comportement que Aziz a eu à l’égard de toutes les personnes qui, à un moment où à un autre, l’ont aidé dans son incroyable ascension sociale, et d’abord son cousin Ely Ould Mohamed Val.

Ceux qui connaissent bien les deux personnages disent que c’est Ould Mohamed Val qui a tiré des griffes de la délinquance le jeune Aziz employé à la direction du Budget où il s’adonnait -déjà – aux indélicatesses financières dans les années 70. C’est également lui qui lui permit d’entrer, sans avoir le diplôme du Bac, à l’académie militaire de Meknes (Maroc). Dès qu’Ely quitta volontairement le pouvoir en 2007, Aziz l’Ingrat s’en prit violemment à lui à travers des campagnes de dénigrement et de diffamation qui n’ont jamais cessé depuis. Il utilisa par la suite tous les moyens de l’Etat pour l’humilier et le traîner dans la boue.

C’est dans les années 80 qu’Aziz fut présenté au President Maaouiya par son cousin Malainine Ould Nour, beau-père du jeune officier en quête de promotion à tout prix. Maaouiya fit gravir à cet officier, terne et sans référence, tous les grades en un temps record. Il mit entre ses mains sa sécurité personnelle en lui confiant le BASEP, la seule unité armée et équipée dans le pays. En guise de reconnaissance, Aziz l’Ingrat, profitant de l’absence de son bienfaiteur, n’hésita pas à le renverser et à le contraindre à l’exil après l’avoir chargé de tous les crimes.

Ensuite, Sidi Ould Cheikh Abdallahi, dès son investiture en tant que Président de la République, nomma Aziz au grade de général au nez et à la barbe de dizaines de valeureux officiers plus anciens et plus méritants. Aziz l’Ingrat ne trouva pas mieux que de destituer par la force celui qui venait de faire de lui, contre toute logique, l’officier le plus gradé de l’armée nationale. Il le jeta en prison sans autre forme de procès.

Après son coup d’Etat contre Ould Cheikh Abdallahi, Aziz profita sans vergogne des largesses financières de Kaddafi qui ne ménagea aucun effort pour le faire élire en 2009. Tout le monde se souvient du fameux « 6-6″ lancé par Kaddafi à Nouakchott et des efforts que celui-ci déploya par la suite pour amener l’Union Africaine à reconnaître le résultat des élections en Mauritanie. Aziz l’Ingrat n’éprouva portant aucun scrupule à livrer, contre une rançon de 250 millions de dollars, l’ancien directeur des renseignements de Kaddafi, non sans l’avoir délesté au préalable de tout l’argent qu’il avait réussi à faire entrer en Mauritanie.

Naha Mint Mouknas qui s’est battue, des mois durant , pour légitimer le putsch de Aziz s’est vu retirer son passeport à l’aéroport après avoir été limogée du gouvernement sans ménagement. Avant elle, son prédécesseur aux affaires étrangères Ould Mouhamedou avait connu le même sort avant de prendre le chemin de l’exil.

Mohamed Lemine Ould Dadde, un autre malheureux « bienfaiteur », n’oubliera jamais ce jour maudit où il fit la connaissance de Aziz . Quand il décida de soutenir politiquement celui-ci, il était certainement à mille lieues d’imaginer les malheurs qu’il récoltera de cet engagement. Il y perdit tout ce qu’il avait gagné durant ses années d’exil : une petite affaire florissante, de solides amitiés dans les milieux de la gauche française et une réputation d’intégrité auprès de la diaspora mauritanienne.

C’est apparemment aujourd’hui le tour de Mohamed Ould Bouamatou, celui qui , par son argent et son entregent, a contribué à faire élire Aziz contre vents et marais. Celui qui remua ciel et terre pour briser l’isolement diplomatique dans lequel le coup d’Etat de Aziz avait jeté la Mauritanie. Sur les ordres de Aziz l’Ingrat, le groupe BSA fait aujourd’hui l’objet d’un harcèlement odieux par le Fisc, la BCM et la justice dont l’objectif déclaré est simplement de ruiner Mohamed Ould Bouamatou.

La liste des victimes de l’ingratitude de Aziz est longue. Aziz veut, par tous les moyens, effacer de sa mémoire tous ceux qui lui ont fait du bien. Rien ne l’irrite, semble-t-il, plus que l’idée de devoir quelque chose à quelqu’un. Un des officiers qui ont côtoyé Aziz durant une période de sa carrière militaire se souvient avec aigreur des sinistres jours passés en sa compagnie. Le capitaine Ould Krombale ne regrette en effet qu’une chose : celle d’avoir rencontré un jour, selon sa propre expression," l’homme le plus ingrat de l’Histoire de la Mauritanie ".

Alors bienvenue, Aziz l’Ingrat, au Panthéon des surnoms bien mérités !

Ahmed Ethmane Aidara alias Hamza

 Source:
http://www.mauriweb.info/news/?p=4127

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