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jeudi 6 décembre 2012

L’éditorial de La Nouvelle Expression : Mauritanie, la bêtise raciale !

La Mauritanie a eu 52 ans, le 28 novembre 2012 dernier. Cette date symbolise la naissance du nouvel Etat, don du désert et de l’Océan atlantique. Cette année, aussi, comme d’habitude, elle a été fêtée comme il se doit. Mais aussi pleurée comme elle doit l’être. C’est un 28 novembre que des Mauritaniens ont été pendus par d’autres mauritaniens pour fêter cette date anniversaire de notre indépendance.

A Inal, des Mauritaniens ont été tués parce qu’ils étaient noirs. A Sorimalé, c’était une autre atrocité contre des paisibles citoyens villageois (tués froidement à cause de leur appartenance communautaire et entassés dans une fosse commune).

A Winding, Saboualla, Azlat, J’reida, Tektaké, le mont de Mbout… mais aussi des déportations massives qui n’ont affecté qu’une seule communauté et particulièrement une seule ethnie de la communauté des Noirs mauritaniens. Seul le racisme justifie cette ignominie des hommes qui n’ont d’hommes que la chair humaine.

Et toute la Mauritanie a payé et continue de payer le prix de leurs turpitudes. Les coupables devront plus que jamais être indexés pour que cesse l’amalgame. Que tout le monde sache que la bêtise raciale qui atrophie l’Unité nationale dans ce pays aujourd’hui n’est pas le fait d’une communauté, ni d’une tribu mais des hommes sous l’emprise d’une idéologie raciste dévastatrice des valeurs et des principes fondateurs d’un Etat de droit.

La Mauritanie et les Mauritaniens ont longtemps souffert. Maintenant, ce doit être le tour des coupables de payer pour leurs actes afin de dépoussiérer notre miroir collectif. Ces atrocités, c’est notre histoire récente que nous devrons assumer pour affronter notre avenir avec sérénité et discernement. Cette phase souhaitée est inéluctable pour le règlement définitif de ce problème qui continue de plomber notre destin commun dans l’unité et la déférence.

Des hommes ont agi à une époque de l’histoire de notre pays ; agi pour le besoin de leur dessein propre. Par leur attitude, la Mauritanie a connu la page la plus sombre et la plus tragique de son histoire. Les auteurs de ces actes répréhensibles sont connus et devront répondre de leur forfaiture pour le bien de ce pays, de cette population désemparée.

Par leur faute, la population mauritanienne s’est atomisée dans l’amalgame, et le désamour du Mauritanien vis-à-vis de l’autre Mauritanien est devenu le quotidien de ce pays. L’acte bestial commis contre des compatriotes noirs renseigne sur l’idéologie raciste de leurs auteurs ; un acte qui a affecté et continue d’affecter dangereusement le mode de gouvernance de notre pays.

Le peuple en a souffert et continue d’en souffrir. Et il est installé dans une ignorance noire. La division a été leur arme et cela avait bien marché. Le citoyen est identifié selon sa région, sa couleur, son ethnie ou sa tribu. C’est cette gestion hideuse des affaires du pays qui a fait et continue de faire de la Mauritanie le mauvais dernier dans tous les domaines.

Pourquoi ce pays meurtri est continuellement sur le banc des accusés du fait des actes de quelques individus ? Un citoyen de droit et de devoir ne peut et ne doit continuer à accepter une telle situation. Et ne peut continuer de subir les conséquences des faits qu’il n’a pas commis.

Pourquoi ces hommes de la bêtise humaine n’ont pas de remord ; pourquoi ne se dévoilent-ils pas pour demander pardon afin de servir la justice et l’unité nationale ? La Mauritanie et les victimes leur seront sans doute reconnaissantes. Tous les Mauritaniens devront travailler pour éviter à la Mauritanie un réveil bien agité.

Camara Seydi Moussa

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