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mardi 4 décembre 2012

Face aux ratés de la délégation officielle, le discours de Birame était de trop






5ème Session du Forum des Nations Unies sur les Droits des Minorités
Face aux ratés de la délégation officielle, le discours de Birame était de trop

Le président d’IRA-Mauritanie, Birame Ould Dah Ould Abeid n’avait finalement pas besoin de prononcer un discours devant la 5ème Session du Forum des Nations Unies sur les droits de l’Homme qui s’est tenue à Genève (Suisse) les 15 et 16 novembre dernier. L’ambassadeur Ould Zahaf et le Commissaire aux droits de l’Homme, Ould Khattra, qui représentaient la Mauritanie ayant donné eux-mêmes aux experts du Comité assez d’arguments pour sa cause.

De l’avis des observateurs qui ont relayé les assises, la Mauritanie a été mal représentée au cours de la 5ème Session du Forum des Nations Unies sur les droits de l’homme. L’ambassadeur de la Mauritanie à Genève, Ould Zahaf ainsi que le Commissaire aux droits de l’Homme, Ould Khatra auraient multiplié les bourdes lors de leur audition devant le comité des experts. Bien que la Mauritanie ait adhéré au Pacte international relatif aux droits économiques, sociaux et culturels, l’ambassadeur aurait invoqué l’inégalité entre homme et femme, pour justifier la non application des dispositions du pacte en Mauritanie, insinuant que l’Islam serait quelque part incompatible avec le respect des droits de l’homme. A cela devait s’ajouter les réponses invariablement différées aux questions qu’on leur posait, et l’invocation fallacieuse du Coran pour remplir le vide en matière par exemple de lutte contre le Sida. Comme programme de lutte contre cette pandémie, la Mauritanie n’aurait comme programme, selon Ould Zahaf, que l’abstinence. Ce qui aurait attiré sur la délégation sarcasme et même atterrement chez certains délégués africains qui se seraient sentis humiliés par cette mauvaise prestance. Pour justifier l’usage de l’arabe, l’ambassadeur aurait invoqué que «c’est la langue du Coran», reconnaissant tout de même que le français est la langue de travail et que les revendications des groupes minoritaires, «ont été examinées favorablement par le pouvoir». Pire, la délégation aurait même fait étalage d’un tel manque de tact diplomatique, qu’ils ont fini par irriter la salle. Le paradoxe sera atteint avec la question de l’esclavage, lorsque croyant bien s’en sortir, l’ambassadeur annonça que «ce qui est pratiqué en Mauritanie relève de l’esclavage moderne plus que de l’esclavage ancien », poussant l’un des délégués à lui rétorquer que «c’est encore plus grave».
C’est à la suite de cette si mauvaise prestation qu’interviendra le discours de Birame Ould Dah Ould Abeid qui reviendra sur son emprisonnement lui et ses compagnons après l’autodafé d’ouvrages malékites, soulignant que ce geste a été instrumentalisé par le gouvernement et par la délégation officielle présente à Genève. Il a expliqué l’attaque dont son organisation fut l’objet de la part des imams, des magistrats et du pouvoir, ce qu’il a appelé «le corps du leadership mauritanien à dominance arabo-berbère». Il nommera même l’attaque dont il fut l’objet de «manigances sournoises des autorités mauritaniennes » qui voulaient l’exclure de la communauté de destin et de l’ordre social, pour le punir d’avoir brûlé «des exemplaires d’écrits de jurisconsultes de sociétés esclavagistes datant du 9ème et 15ème siècle» et qui sont toujours enseignés. Ces livres seraient selon lui un «véritable Code noir, d’essence raciste, foncièrement anti humaniste, vecteur de stigmatisation et de violation des principes universels d’égalité à la naissance et en droit, ainsi que la violation de l’esprit et de l’essence égalitaire, de justice du Coran et de l’enseignement prophétique». Birame dénoncera devant cette tribune cette «classe politique et religieuse mauritanienne –en majorité de tendance esclavagiste » qui l’aurait vite déclaré apostat. L’opportunité pour lui de demander à la communauté internationale d’exiger de la Mauritanie le respect des textes auxquels elle est partie. Il a souligné que si la Mauritanie veut mériter le qualificatif d’Etat de droit, elle doit s’accorder aux exigences du droit international, sans tapage ni mauvaise foi, et que par ailleurs, si elle veut mériter le qualificatif d’Etat islamique, elle doit se conformer aux enseignements du Coran et de la Sunna, en appliquant l’équité et la justice entre ses citoyens, en cultivant la fraternité entre ses communautés, en portant plus d’égards aux humbles et aux opprimés, loin de tout mensonge.
Le temps de tourner en dérision la prestation de la délégation du gouvernement, il dira que le droit des noirs et des Haratines en Mauritanie continuent à être bafoués. Il démontera par la suite tous les arguments développés par la délégation, soulignant que l’Islam est étranger à tout ce qui a été dit. Selon Birame, au contraire, l’Islam est une religion de justice, d’égalité et de paix, même si la réalité dans les sociétés musulmanes prouve le contraire. Et de relever la contradiction entre la Mauritanie qui a ratifié le Protocole relatif aux droits économiques, sociaux et culturels et cette autre Mauritanie qui invoque l’impossible égalité entre les hommes et les femmes pour justifier son manque de bilan dans le respect des clauses du protocole. Sur l’abstinence comme seul programme de lutte contre le Sida en Mauritanie évoqué par la délégation officielle, Birame répondra que pourtant, personne ne se gêne à dilapider les fonds octroyés par ONUSIDA, évoquant les détournements opérés sur ce fond et l’impunité de ses auteurs.
Sur l’esclavage, il évoquera la trahison de la cause dont les premiers auteurs ne sont autres, selon lui, que les responsables mauritaniens issus de cette frange. «Concernant l’esclavage (…), il y a de très rares hauts fonctionnaires mauritaniens issus de la communauté servile, ces descendants d’esclave, dont je fais partie et dont fait partie l’ambassadeur de Mauritanie à Genève, trois ministres du gouvernement sur trente, qui bénéficient de temps à autres de nominations à des postes qui riment avec la récompense quand on assume le faux témoignage sans trop de scrupule» dixit Birame Ould Dah. Pour finir, le président d’IRA soulignera que le combat de son organisation est «pour l’avènement d’une Mauritanie où tout être humain sera respecté, indépendamment de tout particularisme autre que le fait d’être un humain».
JOB
L'authentique-Mauritanie 

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