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mercredi 7 novembre 2012

Mauritanie: Un pays sans tête ni queue



Le 13 octobre dernier le président mauritanien recevait une ou des balles dont les circonstances restent mystérieuses. Depuis, il a été évacué en France pour des soins complémentaires. Hormis la sortie ratée du ministre de la communication et la tentative maladroite de faire témoigner le supposé auteur des tirs, le mystère demeure toujours.

Le silence qui entoure l’état de santé du président met les mauritaniens dans une incertitude totale sans pour autant savoir où se tourner. Le droit d’être informé a été relégué au second plan et on veut faire croire aux citoyens que tout est au mieux dans le meilleur des mondes possible. Cette attitude démontre le mépris du gouvernement mauritanien vis-à-vis des citoyens et de son amateurisme. Personne n’est, aujourd’hui, en mesure de dire dans quel état se trouve le président qui a voulu jouer si l’on en croit la version officielle au caïd en forçant un barrage d’une unité de la garde nationale. Non seulement le président a mis sa vie en danger mais aussi et surtout remis en cause la stabilité du pays.

Une attitude irresponsable qui n’est pas digne d’un chef de l’Etat. Maintenant on veut nous vendre la version selon laquelle il ne s’agirait que dans un petit incident alors que le pays est au bord du chaos. L’absence du président ne devrait pas remettre en cause la continuité de l’Etat mais la volonté du général Aziz de ne céder aucune parcelle de son pouvoir en voulant diriger le pays à partir d’un lit d’hôpital accentue l’anarchie au sein de la gestion actuelle de l’Etat. Comme si les institutions de la République ne servaient à rien aucune initiative n’a été prise pour assurer effectivement la continuité de l’Etat.
Même le président de l’Assemblée nationale « l’expert en rien » comme il s’est lui-même qualifié n’a osé prendre les choses en main pour saisir le Conseil Constitutionnel afin que ce dernier statue sur la vacance du pouvoir. Cela démontre que les institutions mises en place en Mauritanie ne sont que sous la tutelle du général Aziz qui dirige le pays comme une propriété privée. Résultat, tout le monde attend, sans pour autant savoir ce qu’on attend. La Mauritanie vit au ralenti, hormis les fois où on annonce l’imminence d’un coup d’Etat. Faut dire que vu la tournure des évènements cette éventualité n’est plus à écarter. La médiocrité du gouvernement et la mainmise du général président auront raison de la stabilité du pays, stabilité qui laissait à désirer en raison de nombreuses manifestations qui exigeaient le départ du général président. La Coordination de l’Opposition Démocratique est ainsi montée au créneau pour exiger une transition qui s’est fait trop attendre.

Les mauritaniens doivent être informés et ils ont le droit d’être informés sur la situation qui prévaut actuellement dans le pays. Le gouvernement devrait se rendre à l’évidence de son incapacité à diriger le pays et préparer une transition en douceur pendant qu’il est encore temps. Toute cette cacophonie démontre une fois de plus que la Mauritanie n’a pas été fondée sur des bases et claires et le système mis en place pour asseoir l’hégémonie d’une communauté sur toutes les autres est à bout de souffle. La Mauritanie est un pays à refaire.


Contribution de Thierno Saidou AW

Flere.fr

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