Translate

mercredi 14 mars 2012

Message d’anniversaire du Président des FLAM

altCamarades ,
Nous menons depuis plus d’un quart de siècle, avec conviction et constance, un combat pour l’égalité et la Justice.
Ce combat, il est bon de le rappeler, n’est pas dirigé contre une communauté, une personne ou un régime en particulier, mais contre un Système inique, à fondement raciste . Il se trouve qu’aujourd’hui le régime du Président Ould Abdel Aziz constitue l’incarnation même de ce Système !
Si nous avions, sèchement, combattu le Général dès les premières heures du putsch, nous avions aussi, tacitement, accordé quelque peu au Président (élu) le bénéfice du doute, au regard des premiers actes posés qui semblaient aller dans la bonne direction. Mais très tôt, force nous fut de reconnaître que la pratique de tous les jours contrastait fortement, avec les intentions de départ de réconcilier les Mauritaniens. Très vite le Système reprenait le dessus … comme toujours !
D’abord par ces Conseils de Ministres qui reconduisent les mêmes pratiques ethnicistes et racistes, comme par le passé !
Ensuite, cette décision empressée, surprenante et suspecte de fermer les consulats de Dakar et Paris, zone de grande concentration de la Diaspora négro-africaine, en prélude à un plan secret : un projet d’enrôlement des populations qui, par ses desseins obscurs, ne vise qu’à déposséder, de leur nationalité (jugée frauduleuse), et la diaspora et un grand nombre de Négro- africains de l’intérieur, et punir certaines franges Haratines, insoumises. Pour atteindre cet objectif, il fallait, bien sûr, commencer par fermer ces consulats perçus comme des « nids de trafic » mais, en même temps, s’entourer de commissions nationales et régionales quasi mono-ethniques, qui s’arrogeaient le droit de décider de la « mauritanité » des autres , tous les autres !
Cet enrôlement, décrié, n’a pas fini de susciter indignation et colère, que d’autres chantiers, non moins controversés, sont, par défi, enclenchés par le régime : la mise en place d’une commission chargée de la réforme de l’Education, toute aussi monocolore (4 Négro-africains sur16 membres), puis cette prétendue libéralisation des médias qui étouffe toute expansion des langues nationales autres que l’arabe, et débouche sur l’octroi de licences, basé sur le népotisme, l’ethnicisme et le racisme plutôt que sur des critères objectifs.
Face aux forces Armées et de sécurité qui poursuivent, ouvertement, le nettoyage ethnique en leur sein, le Président Ould Abdel Aziz choisit de garder le profil bas, face au passif humanitaire, de panser les blessures par l’argent, face au fléau de l’esclavage de châtier les victimes et protéger les Maîtres !
Ould Taya avait fait exécuter, pendre et enterrer des centaines de soldats négro-africains, Ould Abdel Aziz, lui, fit raser les sépultures pour faire disparaître toute trace de mémoire du crime, oubliant, sans gêne, sa « prière » de Kaédi !
Enfin l’actualité récente autour des Etudiants Négro-africains victimes d’une chasse aux sorcières sélective, soumis – seuls - aux tortures sauvages dignes de l’ère Ould Taya, et dont les camarades à Maghama, dans leur marche pacifique, essuyaient, encore seuls, des tirs à balles réelles, dans l’impunité totale, voilà qui devrait édifier sur la nature véritable du régime du Général.
Tout dément, visiblement, la volonté, déclarée, de réconciliation du Président!
Il est venu, non pas pour réconcilier ou instaurer l’égalité, mais pour consolider et perpétuer, en le saupoudrant, le même système inique, en vigueur depuis 52 ans !
On ne peut construire ce pays ou forger son unité par ce type de politique, de deux poids , deux mesures !
On nous parle, sans cesse, d’Islam, rappelant tous les jours et à tout propos que « nous sommes tous musulmans », mais l’on crée et maintient, cyniquement, un ordre de musulmans hiérarchisés fondé sur le faciès, avec une « caste » supérieure et des parias sur la paille!
On ne saurait forger cette nation qui se cherche par un tel ordre !
Camarades , chers compatriotes,
La lutte contre ce Système, à fondement raciste, est un devoir qui incombe d’abord à toutes les victimes que nous sommes, mais, en particulier, à notre jeunesse, menacée dans son devenir !
L’Histoire a montré qu’à chaque fois qu’une jeunesse a vu son destin menacé, son avenir bouché et son peuple, chaque jour, plus opprimé, cette jeunesse- là s’est généralement, déterminée,
Il en fut ainsi de la Jeunesse algérienne face au colonialisme français ; il en fut de même pour la Jeunesse de Soweto qui, bravant les chiens et les balles, fera plier l’Apartheid. Plus près de nous, le spectacle magnifique des jeunesses tunisienne et egyptienne intrépides, face à la terreur policière, qui viendront à bout des dictatures les plus cruelles; celle, enfin, du Sénégal voisin, actrice d’une histoire toute fraîche qui s’est jouée sous nos yeux !
Ces jeunesses-là ont payé un tribut, parfois lourd, pour conquérir leur liberté … parce qu’il n’y a pas de conquête de liberté sans coût ! il n’y a pas de moindre lutte, sérieuse, sans coût !
Là où toutes ces jeunesses ont réussi la nôtre faillira-t-elle ? Seule l’histoire le dira !
Militantes, militants,
Nous avons choisi la voie difficile,  rocailleuse, des porteurs de flambeaux.
Nous avons pris l’engagement solennel d’œuvrer au changement de ce pays, par sa reconstruction, à travers un Etat qui consacre l’égalité des chances dans l’égalité des droits et des devoirs !
Nous avons choisi de le faire à travers un discours qui, souvent, incommode et dérange pour nommer les choses sans détour, là où d’autres louvoient! Un discours sans compromission qui dit les douleurs, sans langue de bois !
Camarades,                           
La marche a été longue, rude, parsemée d’embûches, mais nous ne pouvons ni observer un temps de pause, ni bifurquer ! Encore un peu de patience, de la persévérance, du souffle … Il faut tenir, il n’y a pas d’autre choix !
Tenir, quoiqu’il advienne, persuadés comme Amadou Kourouma : « (qu’) il n’y a pas de marche qui, un jour, ne finit pas » ! Enfin,
Notre cause est juste, et les justes causes finissent toujours par triompher !
Vive les FLAM
La lutte continue !
New York le 14 Mars 2012
SAMBA THIAM PRÉSIDENT DES FORCES DE LIBÉRATION AFRICAINES DE MAURITANIE(FLAM)

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire