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samedi 21 janvier 2012

A mes frères !


       
Conscients de leur passé sombre et de leur futur difficile, les harratines, aujourd’hui plus que jamais, ne doivent compter véritablement que sur eux car une noble cause ; c'est-à-dire la Liberté sur toute ses formes ne s’arrache qu’avec acharnement mais surtout dans l’unité et le respect de l’autre.
C’est fort de ce constat que je conçois regrettable au plus profond de moi, l’attitude honteuse de certains de nos intellectuels harratines eu égard à  leur dépendance aveugle ; accrochés à tout prix au pouvoir du général champion de la lutte contre la gabegie, plutôt que de valoriser leur origine et de se forger une place convenable, sans complexe ni complaisance parmi les siens.
Ce qui vient encore renforcer l’inadmissible est que cette frange de harratines, combien soucieuse de ses intérêts égoïstes, devient aujourd’hui objet de ses propres  manipulations par Ould Abdel Aziz, quand bien même, dénigre et taxe sans vergogne les défenseurs des Droits de l’Homme de tous les maux.
Ainsi, sans être forcement d’accord avec le président, Biram Ould Dah Ould Abéid dans sa méthode de combat pour un équilibre social juste et égalitaire, ils le considèrent tant tôt comme le plus subversif de la société mauritanienne à cause de ses prises de position contre certaines injustices et pratiques socio- religieuses, tant tôt considéré  par le père du dialogue national et nouvel adepte du régime en place, comme une mafia de la drogue c'est-à-dire une piste illicite et injuste pour s’enrichir.

D’autres par contre vont plus loin dans leurs accusations : l'IRA-Mauritanie est « une organisation d’extrémistes manipulée par les toucouleurs dans leur compétition absurde avec les maures ». A ceux-ci, je dirai qu’ils le veuillent ou pas que les harratines se veulent une entité négro-africaine à part entière avec des noms de famille (Lô, Sow, Dieng, M’bodj, Dicko Diop, Diara …) et avec comme langue, le hassanya, dérivée de l’arabe. Donc, on comprend aisément que ces deux communautés sont historiquement et  intrinsèquement liées et n’accepteront plus d’être dressés les unes contre les autres par les régimes d’exception en l’occurrence les événements de 89.
Dans son interview: Le devoir de révolte du Négro-mauritanien, Mohamed Yahya Ould Ciré déclarait à ce sujet « En ce qui concerne l’appartenance ethnique, les Haratine sont issus d’ethnies noires et africaines, donc, ethniquement, les Harratines ne sont pas arabes ». Ils constituent un trait d’union et la toile de fond de l’intégration de nos sociétés.

Plus grave encore, la tentative de liquidation physique préméditée du président Birama par un maure, agent de la police nationale, en civil (arme et étui à la main après s’être mobilisé par la garde-rapprochée de la victime) n’a fait que renforcer un sentiment de frustration d’une population éprise de justice et d’égalité. Son assassinat ne serait-il pas un drame national qui allait faire sombrer la Mauritanie dans une spirale de violence sans précédente ? En tout cas une telle ignominie mérite d’être évitée voire condamnée avant qu’il ne fasse tard.
Aussi, faut-il rappeler à son excellence monsieur le Ministre de l’intérieur et de la décentralisation que ce mouvement, après une procédure légale, a bien introduit sa demande de reconnaissance officielle au prés du Ministère de l’Intérieure et de la Décentralisation, en juin 2010 (Numéro 2325 du 15 juin 2010). Cette demande hélas, est restée lettre morte.

Par ailleurs, la bonne foi et l’honnêteté dont monsieur Brahim Sidi, faisait allusion à ceux qu’il a convenu d’appeler les « oiseaux de mauvais augure … » c’est de pouvoir d’abord condamner avec énergie et sans honte l’injustice et le favoritisme institué au niveau de l’appareil administratif de l’Etat mauritanien.
 Ensuite, obliger  le tyran à appliquer  la loi 2007-048, unanimement votée par les deux chambres de notre parlement et promulguée par la présidence de la république afin que l’esclave puisse jouir de ses droits les plus fondamentaux.
 Enfin, d’être intègre pour une Mauritanie ou tous les mauritaniens se retrouvent.
Si aujourd’hui,  dans ce cher pays, nos sociétés vivent dans l’insécurité, la peur et la méfiance c’est à cause des individualités comme vous qui soutenez un système archaïque et féodal au gré de vos intérêts et qui constituent un frein à la cohésion sociale. Les hommes dont vous faites allusion dans votre article paru sur le portail Cridem, le 14.01.2012 sont plutôt porteurs d’espoir dans un pays  commandé sans partage par la seule volonté de Ould Abdel Aziz et où tout est flou et confus à la fois.
 Après la vaine tentative par celui-ci de créer IRA-ère nouvelle comme instrument de manipulation et de zizanie, vous, Baba Sidi avez été engagé à fustiger voire insulter votre frère harrtani.     
 C’est dommage et regrettable que vous ayez privilégié votre opportunisme oubliant la moralité et la dignité sans laquelle aucune liberté n’est possible.    
A ceux qui sont incapables de lever le plus petit doigt pour contourner le poids de leur emprise par le général et victimes de ses caprices, arrêtez de nous diviser : Birama a toujours considéré  Messaoud Ould Boulkhéir comme étant son père spirituel. Quoi qu’on lui reproche, ce vieil homme tout comme Boubacar Messaoud constituent pour nous, des libérateurs et méritent de notre part un respect particulier. Même si, ceux qui le critiquaient hier font aujourd’hui apologie.  
Toutefois, la question qui m’a toujours hanté l’esprit était de savoir pourquoi voudrait-on anéantir à tout prix, les leaders harratines par leurs propres frères et de surcroit, nos intellectuels ?  Un adage de chez nous dit : « si l’hyène arrive à anéantir et à dévorer avec aisance l’âne, c’est qu’il l’a réalisé dans sa démarche »     


Yacouba Lebkam Lo

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