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vendredi 20 janvier 2012

Mauritanie : Consentir avec les citoyens

Qu’attendent nos autorités pour sortir la Mauritanie de cette impasse politico-sociale ? Que tous les citoyens se rendent devant les grilles de lamentations de la Présidence ,ou encore, l’explosion de l’actuel contexte pour se transformer par un à l’appel à la désobéissance civile de la part des leaders des franges sociales opprimées. La situation du pays est alarmante. Car à bien scruter les événements et la trajectoire nationale, l’on se rend compte que l’on avance au ralenti depuis que l’actuel président a accédé au pouvoir.
D’une part, les atermoiements politiques nous maintiennent dans un statuquo sans précédant. A commencer par le camp de la majorité, avec ou sans, le Président de la Républiqu lequel nous font croire que tout se passe convenablement comme dans le meilleur des mondes. D’autre part, les accusations politiques qui ne sont certainement pas des solutions à nos innombrables problèmes nationaux encore moins la politique de fuite de l’avant. Mais le pire c’est le fait d’ignorer les problèmes sociaux et plus particulièrement ethniques. La question des langues nationales va bientôt remettre en surface les vieux démons après celle de la nationalité ou encore de la « Mauritanité » nous ait scindée.
Problèmes nationaux, il y en a sur tous les plans. Et il faut consentir avec les citoyens sur leur réelle existence au lieu de botter en touche à chaque fois qu’un problème de taille surgit. Nous ne nous lasserons jamais de rappeler en premier lieu la violation des droits humains, l’injustice sociale dont sont victimes certaines couches sociales. A cela il faut ajouter la discrimination raciale et ethnique, l’acharnement viscéral à l’encontre des journalistes et des défenseurs des droits de l’homme.
Comment un régime se veut-il démocrate et ordonner en même temps la répression puis l’emprisonnement des défenseurs des droits de l’homme ? Les revendications et dénonciations de ces derniers ne devraient-elles pas être étudiées dans une démocratie digne de ce nom ? Qui peut nier de nos jours de l’existence des pratiques esclavagistes en Mauritanie ? La société mauritanienne n’est-elle pas fortement attachée à certaines traditions aujourd’hui bannies par les conventions internationales ? Nos autorités n’ont-ils juré devant leurs partenaires occidentaux au respect et à l’application des conventions de Genève ? Et enfin, notre religion, source d’inspiration de notre Constitution, ne nous apprend-elle pas qu’un musulman ne doit porter préjudice à autre musulman et que l’injustice constitue un crime odieux ?
La démocratie, ce n’est pas seulement gagné des pseudo-élections libres et transparentes. Elle consiste au respect de certains principes fondamentaux lesquels sont malheureusement rangés aux calendes grecques dans notre pays. Tout comme leur application assure la survie et pérennité d’un régime, leur transgression conditionne irréparablement sa chute.
En transgressant ces principes, nos dirigeants se maintiennent par la situation intermédiaire laquelle se manifeste par un lâche trompe-l’œil consistant berner les partenaires financiers.
Mais dorénavant les citoyens sont conscients de la complicité des grandes chancelleries présentes en Mauritanie. Sinon comment l’ambassadeur de la France en Mauritanie peut dire que l’Elysée est satisfaite du progrès démocratique acquis à l’issu du dialogue politique au moment même où l’Etat ordonnait la violente répression de la jeunesse noire du mouvement TPMN et des abolitionnistes. Monsieur l’ambassadeur a eu une copie de la synthèse du dialogue ; mais il ignore la peine de la famille de Lamine Mangane, ce mineur tué par les mêmes mains ayant obligé la rédaction la fameuse synthése. Le Français n’a vu pas la main de l’artiste Abou Fall encore moins les photos publiées par toute la presse nationale, montrant les scènes de tortures des militants de l’Ira à Ain Farba. Il n’est pas non plus informé des emprisonnements arbitraires dont sont victimes les abolitionnistes. Il le saura le jour où la sécurité des expatriés français sera menacée plus qu’elle l’est déjà.
Les intérêts de la France en Mauritanie dépend aussi a-t-il oublié de la paix sociale du pays. Mais on ne se réjouit plus de l’humanisme préférentiel de la France et des autres puissances, les citoyens opprimés savent maintenant l’issue de secours.
Nul ne peut nier toutes ces rudes réalités dont font face quotidiennement les citoyens, il revient aux dirigeants d’avoir la sagesse de trouver des réponses convenables et des solutions idoines. La main de fer, la répression et l’emprisonnement ne seront jamais être l’issue favorable pour faire le pays de l’impasse sociale. Les jours à venir seront encore déterminants. L’Etat ordonnera t-il la prochaine manifestation pacifique du mouvement citoyen TPMN prévue 28 janvier prochain ? L’Etat prendra t-il en considération leurs doléances à savoir l’introduction des langues nationales dans le système éducation ainsi que l’augmentation de leur créneau à la radio et à la télévision nationales ? Quelle sera la réaction des autorités de la première sortie du mouvement des artistes « On refuse » ?
Bâ Sileye

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