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mercredi 7 décembre 2011

Conscience troublée de certains hauts gradés.


Le voyage d’Inal ,au –delà d’un pèlerinage symbolique qu’il revêt a aussi réveillé les souvenirs dans la conscience de tous ceux qui , d’une manière ou d’une autre ont été cités sur la liste des présumés auteurs de massacres commis contre les noirs vers les années 90. Des centaines de personnes ont été soupçonnés d’être à l’origine de ces crimes odieux soit de façon directe, soit en donnant des ordres d’exécuter la sale besogne. Cette page douloureuse semble donc remuer la plaie en troublant la tranquillité de hauts gradés de l’armée.

Certains qui apparemment veulent soigner leur réputation auraient même confessé à certains défenseurs des droits de l’homme qu’ils seraient prêts à se livrer à des témoignages sur leur non implication dans ces faits. L’un de ces hauts officiers présumés tortionnaire dit-on ne cesse de clamer son innocence dans des contacts qu’il aurait fait auprès des milieux des activistes des droits de l’homme.

Ce qui a d’ailleurs paru quelque peu nouveau dans ce dossier « classé » sans suite juridique par les nouvelles autorités qui avaient crû à la liquidation de ce passif par des simples mesures d’indemnisation des victimes.

De leur côté les défenseurs des droits de l’homme ont estimé que cela ne saurait protéger les bourreaux d’éventuels poursuites. Les plaintes contre les responsables des massacres civils et militaires adressées aux juridictions internationales notamment contre l’ex-dictateur Taya, auront-elles un effet ne serait-ce que psychologiques sur les présumés coupables ?

Dans un dossier aussi grave qui colle à la peau d’une armée depuis des décennies, la justice pourrait un jour lancer un mandat d’arrêt international contre certains hauts gradés qui n’avaient aucune pitié à l’égard de leurs victimes pensant que le crime ne se sera jamais élucidé. C’est ignorer les mouvements de l’histoire et les pressions qui s’exercent contre les coupables de crimes humains quelque soit le pays ou les causes des forfaits.

On ne s’attendra pas de la part des autorités que la lumière soit faite sur ces crimes. Mais pour autant l’histoire ne va jamais donner raison à ceux qui ont massacré froidement d’innocentes personnes du fait de leurs couleurs. Le courage serait plutôt de reconnaître ses crimes et de demander pardon aux victimes ou à leurs proches. Un crime qu’il soit avoué ou nié restera un crime.

A défaut d’un débat ouvert entre les présumés auteurs et les commissions volontaires de pilotage du dossier, il faut trouver oser organiser des commissions de vérité réconciliation comme il a été toujours souhaité en vue solder ce dossier de manière consensuelle et apaisée. L’idée d’une justice transitionnelle est l’une des options la mieux partagée par les défenseurs des droits de l’homme.

C’est d’ailleurs l’une des thématiques à l’ordre du jour dans un colloque organisé par le fonadh hier à Nouakchott. Les autorités doivent accompagner cette dynamique de réflexion sur un dossier aussi encombrant.

Cheikh Tidiane Dia

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