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samedi 8 octobre 2011

Lettre ouverte aux parlementaires remise ce matin à l'issue de la manifestation pacifique par le coordonnateur du mouvement "TOUCHE PAS A MA NATIONALITE" Abdoul Birane Wane.

altDepuis le mois de mai 2011,le régime de Mohamed Ould  Abdel Aziz a démarré, de façon unilatérale et sans consultations, les opérations d’enrôlement  qui sont aujourd’hui  contestées  par une  bonne partie de la population  mauritanienne. Devant cette situation, des jeunes appartenant à des organisations de différentes obédiences politiques ont constitué le  mouvement   "TOUCHE PAS A MA NATIONALITE" qui se veut à l’avant-garde du combat contre cet enrôlement qui a montré ses limites et  sa gravité par des pratiques discriminatoires et  racistes.Dés  le  30 juin dernier, le mouvement a initié, une série de sit in devant les différents centres de recensement de la capitale en protestation contre la manière par laquelle  l’opération d’enrôlement est menée, notamment  vis-à-vis des populations de souche négro-mauritaniennes.Devant le mutisme des autorités, le mouvement décide mener des actions plus engagées en  instituant à partir du 10 septembre 2011, des marches hebdomadaires les samedis. Ces marches ont toujours été  brutalement et sauvagement réprimées par les forces de sécurité.
Dans le sillage de Nouakchott, des localités de l’intérieur décident de marcher pour dire non à l’enrôlement raciste. A Kaédi, les forces de police ont fait un usage  excessif de grenades et ont  brutalement réprimé  nos manifestants pacifiques. Elles  seront plus tard appuyées dans la Besogne par des  éléments de  la garde avant d’être renforcées par les forces armées.  Durant  deux jours, les populations de Kaédi  furent soumises à la violence et à l’humiliation. L’armée  nationale  y agissait comme en territoire conquis. Résultat : plusieurs blessés et  plus d’une  trentaine d’arrestations. Pendant que Kaédi brulait, les autorités, (jouant comme  à leur habitude la carte de  la division des  mauritaniens) appelaient les  commerçants arabes de  la ville à l’auto-défense, les  incitant et les encourageant à s’armer.
A  Maghama, le 26 septembre, la police et la gendarmerie  dispersent des manifestants  qui marchaient pacifiquement contre l’opération d’enrôlement.
Dans la journée du 27, la police et  la gendarmerie tirent à balles réelles sur de jeunes manifestants désarmés. Le bilan fut lourd : un mort et sept blessés graves.
Nouakchott  voit la spirale de la violence s’intensifier le jeudi 29, quand la garde et la police empêchent  les militants du mouvement de se regrouper  pour manifester en solidarité  avec les habitants de Kaédi et pour dénoncer le meurtre du jeune Lamine Mangane à Maghama. La aussi, les forces censées maintenir l’ordre infiltrent des voyous  notoirement connus de tout Nouakchott parmi les manifestants pour piller  et saccager les  biens  de paisibles citoyens dans  le but de discréditer   "TOUCHE PAS A MA NATIONALITE" et de ternir la nature pacifique de son combat. L’objectif dérisoire du pouvoir est de nous  présenter  comme un mouvement sectaire visant  et menaçant les intérêts de la communauté arabe.
Ce  faisant, les autorités jouent à un jeu dangereux en montant les communautés nationales les unes contre les autres. Elles doivent cependant  savoir que les humiliations, les  exécutions sommaires, les massacres et déportations des années de braise ne pourront plus se répéter aujourd’hui, car les mauritaniens ne sont pas dupes et  n’acceptent  plus d’être divisés pour prolonger les  jours d’un pouvoir anti-national.
Nous tenons pour responsable, le régime de Ould Abdel Aziz  de la tournure grave et  violente qu’ont prises les évenements à Kaédi, Maghama, Nouakchott et ailleurs.
Nous  exigeons que la lumière soit faite sur ces événements graves qui sont de nature à compromettre  jusqu'à l’existence  même de notre pays.  
Aussi, nous  lançons un appel aux élus du peuple afin qu’ils fassent preuve de solidarité  sans faille avec les revendications légitimes, exprimées par une importante frange de notre peuple et exiger l’arrêt des opérations d’enrôlement en cours.
En un mot, nous demandons aux élus de prendre leurs responsabilités pour éviter le pire à la Mauritanie.
Tous unis, nous ferons échouer ce projet cynique de diviser notre peuple et de détruire notre nation.
 Nouakchott, le 08 octobre 2011.
Flamnet

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