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samedi 24 septembre 2011

La Mauritanie appartiendra à tous les Mauritaniens où alors elle ne sera point


 
Depuis le 04 mai 2012, le régime de Md Ould Abdel Aziz a entamé une opération d’enrôlement des populations de la Mauritanie, en vue, nous dit-on de fiabiliser l’état civil du pays. Cette opération ne s’est avérée être qu’un vaste complot ourdi par les lobbies foncièrement nasséristes et bathistes pour exclure la plus grande partie des populations noires de la nationalité mauritanienne. Cette nouvelle expression du racisme d’Etat, même si elle est moins abrupte que les déportations de 1989 et la tentative de génocide qui s’en est suivie, n’en est pas moins plus aberrante. Il s’agit, pour les racistes qui ont conçu cette mascarade de recensement, de faire de la majorité des Noirs de Mauritanie des « sans papiers » dans leur propre pays, celui qu’ils ont hérité de leurs pères et ceux-ci des leurs, depuis plusieurs milliers d’années, bien avant l’arrivée des Almoravides et autres Beni Hassanes ancêtres de ceux qui s’accaparent aujourd’hui de la « mauritanité » !
          Mais ces lobbies racistes aveuglés par leur sentiment de haine grégaire, ont oublié de prendre en compte, dans leur plan, une donnée de taille : après avoir connu l’épuration, la déportation, les emprisonnements et les humiliations de toute sorte, la jeunesse noire de Mauritanie a fini de redresser l’échine pour s’opposer par tous les moyens à l’arbitraire éhonté de la discrimination raciale dans toutes ses manifestations. Les arrestations, les répressions et même les assassinats n’y feront rien. Les autorités qui nous gouvernent doivent immédiatement ouvrir un vrai débat sur la cohabitation intercommunautaire en Mauritanie en vue de mettre fin à l’hégémonie de la seule communauté arabo-berbère sur les communautés noires (Haratines, Peuls, Soninké et Wolof).
Elles doivent rééquilibrer judicieusement la représentativité de ces composantes noires à tous les échelons du pouvoir et de l’administration, à commencer par le gouvernement ! Elles doivent introduire le pulaar, le soninké et le wolof dans le système éducatif et les officialiser au même titre que l’arabe. Elles doivent arrêter de mentir en affirmant que l’esclavage n’existe pas en Mauritanie alors que ce fléau frappe encore aujourd’hui des milliers de Noirs mauritaniens. Elles doivent en un mot refonder une Mauritanie juste et à égale distance par rapport à tous ses enfants ! Sinon, nous manifesterons, encore et encore et encore… Nous braverons les matraques et les lacrymogènes des bataillons de maintien de l’ordre injuste jusqu’à ce que, prises de panique, ces forces de répression décident alors de tirer, de verser notre sang martyr. Alors seulement, se déclenchera la révolution partout salutaire des peuples opprimés !
C’est pourquoi, aujourd’hui, plus que jamais, j’appelle la jeunesse de mon pays à une mobilisation totale et résolue pour obliger nos gouvernants à nous respecter, en nous donnant tous nos droits, à commencer par le premier : le droit à sa propre nationalité !
La jeunesse de Nouakchott qui a déjà fait preuve de courage doit se faire téméraire et encore plus résolue en persévérant dans son attitude de refus de l’iniquité.
Celle du Gorgol qui tous les jours montre davantage sa maturité doit persister ; celle du Trarza et du Guidimakha doivent parachever leur réorganisation et prendre toute leur place dans ce noble et historique combat !
Notre jaspora hô combien importante pour nous doit maintenir son sursaut d’unité et de révolte !
Valeureuse jeunesse mauritanienne que les injustes sachent que si le désert existe, la savane arborée aussi existe !
 
Mamadou Kalidou Ba
Président de l’IMEJ et membre de la dynamique « Touche pas à ma nationalité »

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