Translate

vendredi 16 septembre 2011

Deux femmes esclaves bouques émissaires : Hayjara et Vatimetou


Peut-on continuer d’affirmer de nos jours que l’esclavage n’existe plus dans notre pays comme le prétend son excellence Ould Abdel Aziz « le sauveur de la nation traumatisée, Ou encore juridiquement inexistant comme l’a affirmé  avec force Bodiel Ould Homeid ? De telles considérations ne peuvent être tolérées alors que des centaines d’esclaves hommes et femmes peuplent nos villes et campagnes avec des conditions pires que celles réservées aux animaux. Et cela malgré l’existence de la loi 2007-048, unanimement votée par les deux chambres de notre parlement et promulguée par la présidence de la république, incriminant cette pratique honteuse et avilissante. Que cette  loi existe, est le meilleur des démentis pour  les quelques concitoyens qui encore pour des intérêts égoïstes et des calculs politiciens refusent de voir l’évidence : la persistance  du honteux et abject phénomène de l’esclavage chez nous sous ses formes les plus cruelles. Cet état de fait claire comme le jour dément nos gouvernants et  les interpelle  à plus de  sens de la responsabilité. Au lieu de prendre part dans un combat qui oppose des bourreaux à des citoyens épris d’égalité, nos actuels gouvernants devaient s’atteler à travailler  pour l’édification d’une société juste et égalitaire où tous les citoyens, quelque soit leur origine ou statut social répondront sans entrave de leurs actes répréhensibles devant la justice. A fin que sachent certains des nôtres que la couleur de la peau et l’origine sociale ne peuvent en aucun cas être gage d’impunité ou rempart contre la justice des hommes.
Nous sommes tous aujourd’hui dans ce pays, à quelque niveau où l’on se trouve interpellés par ces cas récurrents d’esclavage constamment dénoncés par les organisations de défense des droits humains. Des personnes au 21éme siècle maintenues par d’autres personnes comme elles à un statut de sous hommes dont le seul rôle dans ce bas monde, serait seulement d’obéir et de servir les autres et ce au vu et au su de tout le monde, sans que personne ne pipe un seul mot et surtout pas ceux au pouvoir pour la simple raison qu’ils sont pour leur grande majorité issus des groupes esclavagistes dominants et ne sont pas prêts à renoncer à ce qu’ils considèrent comme des droits légitimes.     Aujourd’hui encore c’est les cousines Hayjara et vatimetou mint Mawloud (notre photo) qui viennent solliciter l’assistance de l’IRA pour se libérer du fardeau de l’esclavage.  Ces deux innocentes créatures sont jusque là privées des droits les plus fondamentaux de l’être humain : droit de disposer d’eux même, le droit au savoir, droit d’avoir un travail rémunéré et j’en passe. Ces deux femmes esclaves étaient supposées appartenir à la collectivité des CHOURVE de Nouagour , de laquelle est issu leur maître le sieur Mohamed Sidi Ould Mawloud(il n’existe aucun lien de parenté entre les esclaves et leur maître sauf que leurs grand père porte le nom de l’un de ses maîtres, l’un des arrières grands père de Mohamed Sidi). Ce cas irréfutable   est un exemple édifiant parmi d’autres prouvant incontestablement que l’esclavage existe et persiste chez nous dans ses formes les plus abominables qui soient.  Connue sous le nom de Tesslem, Hayjara mint Mohamed Mawloud  n’a  jamais obtenu ou bénéficié d’un papier d’état civil pouvant déterminé avec exactitude son âge, aurait environ trente ans et sa cousine vatimetou mint Mawloud qui serait, elle âgée de 25 ans, vivaient jusque là toutes les deux à Nouagour chez leur maître pour qui elles travaillaient constamment sans salaire  (département de Rkiz, commune de Boutalhaya).
 La première, Tesslem, déclare avoir été marée de force par son maitre à un homme beaucoup plus âgé qu’elle alors qu’elle était une toute petite fille. Chose qu’elle était obligée d’accepter par ce qu’il s’agit d’une décision émanant de son maître qui a sur elle droit de vie et de mort. D’abord victime d’un mariage précoce, c'est-à-dire avant l’âge fixé par le Code du Statut Personnel en son article 06 :« La capacité de se marier est accomplie pour toute personne douée de raison et âgée de 18 ans révolus.» .Ensuite d’une tentative de compromission de mariage par son maître, acte qui est passible d’une sanction conformément à l’article 09 de la loi2007-048, en fin, les deux cousines ont fait l’objet d’un interrogatoire de la brigade de Gendarmerie de  Rkiz dans «  les conditions les plus inhumaines »selon leurs dires , le 14septembre passé  à 4h du matin, suite à une plainte déposée par Mohamed Sidi Ould Mawloud contre ses deux esclaves  Tesslem et Vatimetou pour tentative d’avortement et  ceci  pour masquer la diffamation  qui a circulé, selon laquelle « la fille de leur maître …était enceinte et aurait interrompu sa grossesse non désirée »   . Après avoir rejeté ces accusations dénuées de tout fondement, les deux esclaves  se sont plaintes  au prés des représentant locaux de l’IRA afin que cette organisation les assiste au prés de la justice. Ces deux victimes ont déclaré que par ces mensonges qui leur sont attribués, leur maître chercherait tout bonnement à dissimuler l’avortement devenu rependu de sa propre fille, dans la localité mais aussi pour lui redonner après cet affront, son prestige social et sa place dans la tribu chourve.             
 Face à cette situation qui certainement n’honore  pas la réputation de notre pays et susceptible de perturber la stabilité sociale, nos dirigeants sont interpellés afin qu’ils aident ces pauvres citoyennes victimes de l’arbitraire à recouvrer leur droit et dignité depuis toujours bafoués par la volonté d’une seule famille et ce au mépris des lois en vigueur dans le pays.

Yacouba Mohamed Lebkam et Mohamed Lemine Dieng
Pour la Coordination de l’IRA Rosso

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire