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lundi 25 juillet 2011

Conférence sur le Recensement : l’intervention Abou Tagourla chargé de communication de l’A.H.M.E

Abou Tagourla

 Introduction : C’est quoi l’objectif d’un recensement

Le recensement est une opération de dénombrement qui permet de connaître la population d'un pays à une date donnée. Tous les habitants remplissent un bulletin dont l'exploitation statistique permet de connaître les caractéristiques de la population (sexe, âge, profession, conditions de logement, lieux de travail ou d'études) pour des ensembles géographiques variés : quartiers, communes.

 Les haratines font face à de nombreuses difficultés liées au recensement en cours en Mauritanie.

Le recensement des Haratine est laissé à l'appréciation des Maîtres ou Anciens maîtres d'esclaves. L'État n'a aucune volonté de les recenser en tant qu'êtres indépendants auxquels seraient attachés des droits de citoyens. Les intérêts des détenteurs du pouvoir et de la féodalité se rejoignent. Les dirigeants du pays sont issus de cette classe et sont eux-mêmes détenteurs d'esclaves. Pour gouverner, ils s'appuient sur la féodalité comme clientèle politique. Les Maîtres d'esclaves recensent leurs esclaves ou haratine en fonction de certains critères d'opportunité et de circonstances (soumission, élections ...). Dans les recensements de 1977 et 1988, le pourcentage des Haratine au sein de la population mauritanienne est délibérément omis. Seules, des statistiques françaises de 1964-1965 évaluent les Haratine et les Abid à 45% de la population.
Problème de l’identité des haratine
Tout comme les Soninkés, wolofs, peuls, maures et bambara, les haratine ont leur identité, leur culture et leur spécificité. Le problème du recensement pose le problème de leur reconnaissance comme composante à part entière de la Mauritanie comme toutes les autres. Ils ne sont reconnu ni dans la constitution, ni dans aucun document officiels. C’est ce qui a crée un vide dans lequel a toujours opéré le pouvoir. Les haratine sont noirs, Nous sommes des négro-africains, nous revendiquons notre négritude. « Arabe-noir » n'a aucun sens parce qu'il n'y a pas d'arabe noir. Sociologiquement, il n'y a pas d'arabe Noir, il y a des arabes qui ont réduit des noirs à l'esclavage et, à ce titre, ils les ont acculturés. Ce sont donc des Noirs esclaves dans une communauté arabe donnée. Le fait de vouloir faire des Haratine des arabes est un prolongement de l'esclavage. Il s'agit d'une nouvelle idéologie pour les maintenir sous le joug des Maures.  Les Haratine ignorent leurs ethnies d’origine. Les Négro-mauritaniens, par contre, connaissent leur appartenance ethnique et la revendiquent. L’identité haratine se définit par rapport à leur statut d’esclaves maures. Ce statut  fait d’eux des biens des Maures qui en disposent à leur guise. Les esclaves travaillent sans être payés. Ils sont vendus, loués, échangés, légués, partagés, etc. Même affranchis, les anciens esclaves maures font l’objet d’une exploitation de la part des anciens maîtres. Ils ne peuvent témoigner devant la justice régie par la Charia  (loi islamique). Ils peuvent être dépossédés de leurs biens et peuvent être ramenés au statut d’esclave si telle est la volonté du maître. Le fait de compter les Haratine parmi les Maures est la résultante d’une logique esclavagiste selon laquelle l’esclave dépend de son  maître. La masse des Haratine est une réserve électorale au bénéfice des maîtres d’esclaves. Les maîtres d’esclaves s’activent avec la complicité de certains hommes politique et cadres haratine pour l’arabisation de la communauté haratine en vue de gonfler la population arabo-berbère.


2)    Problème de la liberté de mouvement et de penser
La question de l’esclavage revient dans le débat parce que les esclaves ne sont pas libres d’aller se recenser, il leur faut l’autorisation du maitre qui dans la plupart des cas ne veut pas qu’ils aient des papiers d’état civil. Ces 600 000 esclaves sont aujourd’hui une marchandise à la merci des maitres et des familles de ceux-ci. L’esclave ne peut en aucun cas prendre l’initiative d’aller se faire recenser, et même s’il le faisait ses efforts seraient vains et il s’exposerait à des conséquences graves. Ses efforts seraient vains parce qu’il n’a aucun document d’état civile en sa possession. Même ceux qui ont des documents d’état civil ont des problèmes pour se faire recenser, ce qui veut dire que ceux qui n’en n’ont pas ne sont même pas dans la course.  Le tragique destin de nos frères et sœurs esclave est dans les mains de leurs maitres. C’est à lui de décider si oui l’esclave se fera recenser et où et quand. Liberté de penser, parce que malgré leur volonté de se détacher de l’ensemble arabe, la définition de leur identité ne leur appartient pas.
 3)    Conséquences de ce recensement sur les haratines et sur les générations futures
Louis HUNKANRIN définissait les conséquences de l’esclavage sur ces termes: Les Maures considèrent les Noirs, en général, comme des captifs. Mais les Noirs qu'ils ont pu jusqu'ici capturer et réussi à mettre sous leur Joug sont, en particulier, les indigènes du Soudan et du Sénégal, ces Colonies étant à proximité de la Mauritanie et se trouvant aliéné être les greniers où ils vont, tous les ans, s'approvisionner en vivre dont leur pays désert est dépourvu et en captifs dont ils ont besoin pour leurs divers travaux, considérant eux-mêmes tout travail comme un déshonneur.
Les tatouages que portent encore la plupart des captifs et les idiomes de leur pays d'origine dont ils ont Jalousement gardé l'usage, permettent de les identifier et de se rendre compte de la proportion dans laquelle les diverses races du Soudan et du Sénégal ont payé des-tributs à la captivité en Mauritanie.
Au premier rang sont les Bambàras et les Senoufos, races qui ont fourni et fournissent le plus gros effectif; des troupes sénégalaises et dont on connaît la qualité; essentielle : « Résistance stoïque aux fatigues et aux privations»    Viennent ensuite les Sarakholés, les Toucouleurs, les Bobos, les Mossis, etc. Aux yeux des Maures, les captifs sont, ni plus ni moins, des bêtes de somme. Ils les gratifient de coups comme telles et leur donnent n'importe quoi à manger.

Premier point : Le refus de reconnaitre la communauté HARATINE  comme étant à part entière victime de l'esclavage et du racisme dans la constitution de la république.
Deuxième point : Le Refus de Criminaliser le racisme et l'esclavage dans la constitution. Ce qui permettra les associations abolitionnistes de se porter partie civile au cours des procès. L’opposition du gouvernement de renforcer la loi 2007-048 incriminant l’esclavage par des mesures d’accompagnements.
Troisième point : opposition farouche du pouvoir actuel de créer des structures d'accueille pour  les victimes de l'esclavage pour  les assurer d'une formation afin qu'elles puissent s'intégrer dans la société mais aussi surtout maintenir  la communauté haratine dans l’ignorance en privant les Adwabas des écoles et centres médicaux malgré des nombreux subventions de l’ONU, l’union Européenne et les Etats Unis.
Quatrièmement : Le pouvoir refuse l’idée de L'indemnisation des victimes de l'esclavage pour  les aider à s’intégrer correctement  dans la vie des citoyens libre. Donner des terres irrigables et habitables à tous les victimes de l’esclavage et du racisme d’état depuis la création de la Mauritanie.


Paris le 23 juillet 2011
Abou Tagourla, chargé de communication de l’A.H.M.E

2 commentaires:

  1. Bassarou LAM

    Mauritanie : 10 à 15% vassalisent 85 à 90% de la population
    Le cas de la Mauritanie est quasi unique dans le monde en ce 21 ème siècle. Ce pays est composé de 10 à 15% d’Arabo-berbères et 85 à 90% de négro-africains (Haratines, Fulɓe, Soninkés, wolofs, Bambaras). Ces statistiques approximatives sont d’ailleurs très clémentes vis-à-vis des Arabo-berbères appelés communément Maures. Cette minorité monopolise le pouvoir économique et politique depuis l’indépendance du pays le 28/11/1960. La République Maure a pour devise : Esclave et Racisme. Les négro-africains subissent cette politique. Il y a comme une espèce d’envoutement, de volonté divine qui font que la majorité négro-africaine reste totalement soumise et dévouée à la minorité Maure. Nulle part ce système n’aurait pu durer si longtemps que cela. Comment peut-on tolérer pendant si longtemps qu’une telle minorité nous vassalise et nous maintient dans un tel enfer ? Que n’avons-nous pas vécu ? Nombre d’entre nous sont réduits en esclaves, vivent quotidiennement le racisme, des milliers d’entre nous sont assassinés sans aucune raison, des milliers déportés vers le Sénégal et le Mali. Déshumanisés, nous occupons à peine 5 % des postes dans les différentes administrations. Nos terres nous sont expropriées manu militari au profit des hommes d’affaires Maures ou des Saoudiens. Des milliers d’entre nous seront encore bientôt déchus de leur nationalité au terme du Recensement A Vocation d’Epuration Ethnique en cours (RAVEE).
    Que nous reste-t-il à vivre pour nous révolter et arracher notre liberté ? A quand le printemps négro-africain ? Attendons-nous davantage d’exterminations ? d’humiliations ? d’horreurs ? Avons-nous la foi ? Si oui cette foi nous commande à résister et nous défendre quand notre dignité et notre existence sont niées ou remises en cause par l’ennemi.
    Ca suffit. Il est grand temps de s’Unir et de Résister face à l’oppression. Haratines, Soninkés, wolofs, Bambaras, Fulɓe, je m’adresse à vous. Sachez que les Maures ne nous feront jamais de cadeau, ils ne nous accorderont jamais la moindre parcelle de liberté, de dignité, d’humanité. Jamais ils ne renonceront à leurs esclaves. Jamais, ils n’instaureront un régime démocratique en Mauritanie, sans y être contraints. Ils sont conscients qu’avec un tel régime, ils auront peu de chance de présider aux destinées du pays.
    Ainsi, il nous incombe de nous unir pour arracher notre liberté. Aucune institution internationale ne le fera à notre place. Non plus, aucune démocratie occidentale n’assumera notre rôle. Encore moins nos voisins.
    L’heure est grave. Mettons de côté nos différences et en avant le facteur que nous partageons le mieux : l’oppression. Nous sommes tous des opprimés et victimes de l’arbitraire Maure. Cela doit suffire à nous unir. Agir isolément sera contreproductif. Seule l’union des opprimés portera des fruits.
    Il n’y a aucune raison d’avoir peur. L’armée mauritanienne ou l’armée d’Aziz n’est pas irrésistible. C’est une armée de piètres fonctionnaires, incompétents sur le plan militaire, chevronnés en magouilles, détournements de fonds et trafics de tous genres, etc. Cette armée a montré ses limites, son incompétence pendant la guerre du Sahara Occidental. Plus récemment avec Al-Qaïda. Quelques dizaines de combattants islamistes de ce mouvement, non seulement résistent mais ont montré combien cette armée était fragile, fébrile, déstructurée, mal formée. Cette armée est plus que jamais désunie. Ses éléments Noirs y sont pris en otage. La reproduction de l’Esclavage et du Racisme est systématique au sein de l’armée.
    Les opprimés de l’armée n’attendent que de voir se structurer un vaste mouvement civil négro-africain pour faire défection et le rejoindre.
    Appel
    Unissons-nous,
    Révoltons-Nous,
    C’est ainsi que nous arrachons notre liberté et pas autrement.

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  2. Merci Mr Tagourla, on s'est retrouvé lors de la réunion de préparation (moi en tant que représentant de la CAMME), j'ai jamais pensé que ma conception de HARATIN était partagé et avait en votre personne un avocat. Je suis haratin et je l'ai toujours revendiqué devant mes collègues Peulh cet identité car c'est leur langue (Peulh) que je parle.Je ne parle pas Maure , trés jeune je l'ai rejeté. Pour moi à 56 ans je sais que je peux tout être (Soninké - Bambara - Sérère - Diagou - Peulh - Oulof) mais, mais jamais MAURE.Si je suis un vieux Batard ethniquement c'est bien la faute du Maure.Merci mon fils.

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