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jeudi 19 mai 2011

Interview avec le porte parole du collectif des policiers victimes des événements de 1989-90-91




M Diallo Hamady :"Monsieur le président de la République, nous sommes fatigués"

Le dossier des fonctionnaires et agents de l’Etat victimes des événements de 1989-90-91 tarde à aboutir une année après le recensement. Une énigme que le porte-parole du collectif des policiers victimes des événements de 1989-90-91, M Diallo Hamady, tente de déchiffrer dans cette interview.

QDN : Où en est le dossier des fonctionnaires et agents de l’Etat recensés en 2009 ?

Franchement on ne sait pas puisque depuis le recensement du 04 janvier 2009, on dit toujours que le dossier se trouve à la fonction publique. Au début nous avons rencontré le Directeur de la Fonction Publique à deux reprises ainsi que le président nationale de la commission chargé du dossier, mais depuis quelque temps on arrive plus à savoir à qui s’adresser. Il parait que le dossier est bloqué systématiquement.

Mais nous avons remarqué que depuis le départ de Ba Coumba à la tête du ministère notre dossier n’arrive plus à avancer. Au début on pensait qu’il y avait un blocage. Certains pensaient même que le Président de la République n’a pas fait signe à la fonction publique d’avancer.

QDN : Selon vous qu’est ce qui explique ce retard ?


Pour nous ce retard est du certainement à un oubli. Nous pensons que nous avons été oubliés par le Président de la République, parce que nous attendons depuis plus d’une année. Les gens sont très fatigués. Nous sommes arrivés à un stade où nous n’avons plus de recul devant quoique ce soit.

QDN : Quelles sont vos principales revendications ?


Nous sommes fatigués c’est vrai, mais nous ne sommes pas encore prêts à faire ou à prendre n’importe quoi. Nous sommes des anciens fonctionnaires et nous sommes restés pendant plus de 20 ans sans salaire. On a été renvoyé arbitrairement. Ce qui est juste aujourd’hui, c’est de nous rétablir dans nos droits. Reconstituer nos carrières. Reprendre ceux qui veulent encore rester à la police. Nous avons en Mauritanie des gens qui sont bien outillés pour régler ce problème. Nos principales revendications portent sur la reconstitution de nos carrières et le règlement du préjudice moral.

Il ya des mariages qui ont éclatés, des enfants qui n’ont pas pu aller à l’école…J’ai vu certains ménages qui restent 3 jours sans faire la cuisine. Tout le monde sait que nous avons des problèmes, c’est pourquoi nous interpellons le Président de la République. Nous avons appris qu’il a l’habitude de respecter ses engagements.

En tant que porte parole du collectif, je lance un appel au Président de la République afin qu’il pense à nous parce que nous sommes très fatigués. Nous l’avons soutenu dans son combat dans le but de le faire gagner les élections présidentielles, mais aussi en retour qu’il nous règle nos problèmes, car il avait pris des engagements pour résoudre le dossier. Nous lui demandons de prendre les taureaux par les cornes parce que nous sommes fatigués.

QDN : Il parait que le collectif des policiers s’apprête à prêter mains fortes aux rescapés militaires pour manifster ?


Nos relations sont bonnes. Nous nous concertons et nous travaillons ensemble en étroite collaboration au niveau du Covire. Tous ce que les militaires décideront de faire, nous seront derrière eux.

La situation actuelle du passif humanitaire nous fait un peu peur parce qu’il ya énormément de problèmes qui ne sont pas encore réglés. Et malheureusement nous voyons le gouvernement s’atteler à d’autres choses. Nous souhaitons que notre problème soit réglé pour ne pas pousser les gens à faire autrement.

Nous demandons au Président Ould Abdel Aziz de régler nos problèmes. C’est bien de construire des goudrons, des écoles, des hôpitaux, mais ce qui est mieux encore c’est de donner aux citoyens leurs droits. Nous sommes des musulmans, nous avons foi en Dieu, c’est pourquoi, nous avons toujours patienté, mais nous n’avons pas peur. Nous sommes des hommes, des citoyens et nous avons des droits, c’est pourquoi nous avons choisi de passer par la voie pacifique.

Propos recueillis par Dialtabé




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