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samedi 16 avril 2011

LETTRE OUVERTE A MONSIEUR LE PRESIDENT DE LA REPUBLIQUE MOHAMED OULD ABDEL AZIZ

Monsieur le Président de la République


 Ba N Gaary



je viens aujourd'hui vous parler de justice et du monde judiciaire en Mauritanie dont vous avez les rênes du pouvoir.
rassurez vous Monsieur le président, je vous épargnerais des veuves et des orphelins qui attendent les corps des époux et des pères disparus  sans laisser de tombes,.
DES HOMMES  MORTS SANS SAVOIR POURQUOI, autre que celui d'être des Mauritaniens noirs et peulhs, dont les bourreaux se promènent tranquillement dans les rues de Nouakchott, en toute impunité.
Des prisonniers sans jugement donc sans condamnation comme si le verdict était évident ou connu d'avance par les juges et les prévenus.

Monsieur le Président je vous épargnerais des milliers de citoyens qui s'entassent dans les kebbas, sans eau, ni électricité moins encore un logement décent, une population qui vie dans le dénuement total, des enfants non scolarisés pour rêver d'un avenir radieux , abandonnés à eux même se livrent à la drogue et à la petite délinquances, pour devenir plus tard à la merci des fondamentalistes religieux avec comme seul appât une promesse d'un meilleur avenir et mieux une pair de clefs pour le PARADIS;
MONSIEUR LE PRÉSIDENT JE VOUS ÉPARGNERAIS DES MILLIERS DE HARATINES maintenus dans l'esclavage depuis des siècles durant, toutes voix qui s'élève pour dire non est réprimée à coup de matraque, BIRAM DAH et ses compagnons en ont  fait les frais pour avoir dénoncé un cas avéré d'esclavage.
Monsieur le Président,  je vous épargnerais des survivants non rétablis dans leurs droits les anciens instituteurs, professeurs, infirmiers, ingénieurs, militaires, postiers, pompiers, receveurs, douaniers, policiers, administrateurs, marins, bref des braves gens qui se sont sacrifier pour l'essor de leur pays qui se sont fait spolier de leurs biens propres sans raison.

Monsieur le Président,  je vous épargnerais des centaines et des centaines de prisonniers qui attendent plus de temps que la peine  qu'ils encourent dans geôles du pays.

Monsieur le président,  je vous épargnerais des des citoyens ayant droit qui sont dans l'impossibilité financière de faire valoir leurs droits tellement que la justice est chère et éloignée du justiciable, en effet pour faire appel d'une décision rendu par le tribunal départemental de ould yengé ville où je suis né, il faut faire 85 km en laissant champ, lopin, jardin, animaux et famille pour une valeur inférieure à la valeur de l'enjeu du procès.

Monsieur le Président,  je vous épargnerais du déficit du personnel judiciaire, du manque de formation des magistrats, de l'usage exclusif de l'arabe devant les juridictions du pays alors même que la moitié des avocats ne parlent pas arabe, de la vétusté des locaux qui sont très souvent loués pour engraisser des spéculateurs bailleurs.
Tant que le système de l’assistance judiciaire n’est pas mis en place on ne peut parler d’accès à la justice, d’accès au droit ni d’égalité des citoyens Mauritanien devant la justice.
Le succès de beaucoup de politiques pénales en dépend, tel par exemple la lutte contre l’esclavage et l’exploitation, la promotion des droits de la femme entre autre.

Monsieur le Président de la République je vous épargnerais de la situation du milieu carcéral qui est dépourvu de tout programme de réinsertion des détenus à la sortie des prison, pour le petits larcins la récidive est Inévitable, par exemple je connais un voleur à Nouakchott nommé A. GUEYE qui habite à la prison 100 mètres, en effet depuis 1989, il exerce la  profession de voleur professionnel , il passe sa vie  à faire des va et vient entre cette prison et le marché de tcheb tcheb.c'est dire que si la charia était appliquée il serait amputé de la main gauche, de la main droite, du pied gauche, du pied droit et probablement du cou, car tout voleur est potentiellement un escroc.
En l'absence de programme de réinsertion des détenu,l' État Mauritanien se soustrait à un devoir du aux citoyens et mais en péril la sécurité des citoyens et leurs biens.

Monsieur le président, je vous épargnerais du très faible budget du Ministère de la justice qui demeure le parent pauvre des Ministères régaliens de l'État.

Monsieur le président, je me suis permis de vous adresser cette lettre pour  attirer vivement votre attention   une situation invraisemblable qui consiste à dire qu'il n' existe pas de jurisprudence officielle à la disposition des étudiants que ce soit au niveau de la faculté de droit de Nouakchott, mais aussi sur le plan international, je me souviens quand j'étais encore étudiant à la faculté de droit de Nouakchott, nous citions aucune décision rendue par un juridiction Mauritanienne, en support de cours il fallait se rabattre sur des arrêt de la cour de cassation Française, je trouve cette situation rocambolesque et à la question existe t-il une production jurisprudentielle Mauritanienne pour permettre aux centaines de thésards d'illustrer leurs travaux de recherches? jusqu'ici la réponse est non, en tant que président du conseil supérieur de la Magistrature,il faut mettre en terme cette situation qui ne fait pas honneur à la Mauritanie.

Dr NGAARY BA

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